Evadez-vous avec Running Mag
Ici ou ailleurs : cette rubrique vous est réservée ! Elle vous permettra de partir à l'aventure, hors des sentiers battus donc, à travers les récits de coureurs de la région qui sont en quête d'horizons nouveaux. Ce sera donc l'occasion de faire vos valises et de découvrir des contrées lointaines... et pourquoi pas de vous laisser tenter à votre tour. En tout cas n'hésitez pas à nous faire part de vos témoignages avec quelques photos à l'appui. Embarquez avec nous dans la rubrique "évasion!". Comme une invitation au voyage. Ici ou ailleurs : cette rubrique vous est réservée ! Elle vous permettra de partir à l'aventure, hors des sentiers battus donc, à travers les récits de coureurs de la région qui sont en quête d'horizons nouveaux. Ce sera donc l'occasion de faire vos valises et de découvrir des contrées lointaines... et pourquoi pas de vous laisser tenter à votre tour. En tout cas n'hésitez pas à nous faire part de vos témoignages avec quelques photos à l'appui. Embarquez avec nous dans la rubrique "évasion!". Comme une invitation au voyage. Un 21km pour Mathieu en Tunisie !
« J’ai toujours aimé le désert, on s’assoit sur une dune de sable, on ne voit rien, on n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence. » L’acte 1 de cette histoire est une tragédie, un fait troublant qui noue encore les gorges, un élément déclencheur dont on ne peut, par déférence, détailler outre mesure la narration au moment de faire le récit de cette aventure. Douz, au sud de la Tunisie, les portes du désert. Douz, la porte du Sahara s’ouvre une portion du plus grand désert du monde. Elle est réputée parce qu’au-delà de la cité, la terre recouverte de pierres cède peu à peu la place aux dunes de sable blanc et fin. Il fait démesurément chaud. Le Sahara est lumineux et offre des paysages particulièrement photogéniques. L'erg se façonne en collines, en vallées, en crêtes et ridules dessinées au gré du vent. Les épineux ont remplacé la caillasse. De loin en très loin, un bouquet de palmiers semble vouloir signifier la présence d’un point d’eau. Les caravanes de dromadaires d’autrefois ont laissé la place aux activités touristiques, bien établies, vitales pour les autochtones quand l’actualité du monde rapportée par les médias ne ternit pas leur essor. Des raids en 4X4, en moto, en quads, en chameaux sont organisés tous les jours. Des méharées attirent les aventuriers en recherche de vide et de calme. Les Tunisiens ont toujours été accueillants, d’une gentillesse affable. Douz offre un recueil, un dépaysement, une porte vers le délassement. Eric et Marie Sanchez sont de ces visiteurs. Père et mère de famille varoise, Eric est pompier à Hyères, Marie y est assistante de direction, le couple chérit un fils unique, adoré par tous, Mathieu. L‘enfant est très lié à ses parents et partage avec passion leurs vacances. Depuis plusieurs années, Douz est le lieu de villégiature préféré de la petite famille. Le trio familial, friand de quad et de virées en 4x4, affectionne particulièrement la région et il y a pris ses habitudes. 2015, Mathieu a quinze ans, la force du premier âge et beaucoup d’envies, une énergie à revendre et des sensations à rechercher. Le quad l’attire et il s’y adonne. Nouveau prince dans le désert, le désert le remarque. Et la dune ouvre toute grande sa bouche béante… Dans cette région reculée, les secours sont nuls parce qu’inexistants. Le petit s’éteint pris par le dieu de la terre. Pas de voyeurisme, on partage aisément le chagrin des parents qui gardent pour eux leur douleur. Si leurs intimes larmes perlent sur le sable, le courage de ces gouttes d’eau, fussent-elles lacrymales, c’est qu’elles aient osé tomber dans le désert. Là où l’enfant est mort, il y aura la vie, décidons-le. Quatre ans plus tard, le chagrin est toujours présent. Discret, contenu, retenu, il ne se manifeste pas dans les relations sociales et personne n’en parle. Il a fallu surmonter l’épreuve et ce qui ne tue pas rend toujours plus fort. Le couple a aussitôt entrepris de faire construire un puits, un puits projeté puis creusé à 80 mètres sous le sol du désert, un puits pour amener l’eau là où leur enfant a été pris, là où il n’y avait plus de vie. « Bir Mathieu, à mon prince du désert », lit-on aujourd’hui sur la plaque attenante. Outre les formalités pour obtenir les autorisations requises, entreprendre sa construction, le fonctionnement du puits est effectif depuis le 12 avril 2016. Eric et Marie n’en restent pas là. Marie a ensuite eu l’idée d’organiser sur place un semi-marathon, une idée jaillie dans son esprit comme l’eau du puits, conçue pour perdurer le souvenir et tenir la dernière promesse qu’elle a faite à son enfant : le désert entendra très longtemps parler de lui. Elle a entrepris les démarches, cherché à connaître les aboutissants, les ficelles, les rouages. L’idée s’est répandue, le projet s’est divulgué. Azdine Ben Yacoub, l’ancien animateur de boxe tunisienne aujourd’hui reconverti en restaurateur près de Paris, moult fois organisateur du marathon des oasis, du semi-marathon de Djerba ou des week-ends trail à Tataouine dans le sud tunisien a tenu à inviter le couple à une conférence de presse donnée à Paris. Ils y ont rencontré Philippe Rémond, champion au palmarès impressionnant, ambassadeur du marathon français. Le garçon et sympa et affaire entendue, Philippe est devenu le parrain de la nouvelle course de Douz…. « 21 kilomètres pour Mathieu ». Avec le concours, l’aide et la protection du gouvernorat de Kébili, le gouverneur Sami Ghabi se montrant toujours très impliqué et investi, la première édition du semi marathon a été mise en place en 2017 et elle a aligné une centaine de coureurs au départ, initialement une soixante de Français, en grande partie des amis varois, proches et solidaires, venus en couples ou en familles se répartir sur l’un des deux épreuves proposées : les 21 km courus dans les dunes ou une randonnée pédestre de 10 km toute aussi éprouvante sous le soleil. Beaucoup de coureurs locaux se sont également alignés au départ. En 2018, la seconde édition s’est un peu plus étoffée. Le contingent français qui s’est déplacé était plus nombreux et le bouche à oreilles local a grossi le peloton. 140 coureurs au départ, l’épreuve s’est pérennisée et a donné aux organisateurs l’envie de poursuivre leurs efforts, très conséquents, et leurs investissements. D’un point de vue déjà historique, aux classements, c’est le Tunisien Lagaha Mosbah qui remporté les deux premières éditions. A deux reprises, le champion tunisien a imposé son talent en coiffant par deux fois le parrain français Philippe Rémond, 54 puis 55 ans, élogieux mais pas éternel second. Le Français Fabien Sévilla s’est lui classé deux fois troisième. La 3ème édition s’est déroulée le 19 octobre dernier. Gage de réussite, semi-marathon et marche ont attiré encore plus de monde,: une bonne centaine de Français, des Algériens, deux Anglais, un Américain et de nombreux Tunisiens. Deux-cents participants étaient attendus samedi matin au départ du semi-marathon donné à 10h au puits Mathieu, à quelques kilomètres de Douz. Même si certains coureurs locaux n’ont pas donné suite à leur préinscription, le peloton bigarré lâché aux ordres du starter était conséquent et s’est longuement étiré sur les dunes… L’aube du samedi. La première heure du jour est encore fraiche, la nuit noire étoilée a laissé place au bleu marine puis le ciel s’est embrasé, orangé. La lumière est vite devenue blanche, éblouissante et le thermomètre, comme chaque jour, est grimpé à vue d’œil. Après un petit déjeuner matinal et copieux pris à l’hôtel, une préparation minutieuse de son équipement, l’acheminement en 4X4 ordonné au point de départ a été orchestré à 7h30. Le puits Mathieu est isolé dans le désert. Que du sable à perte de vue, dans toutes les directions. Une cuve, un bassin, un simple bâtiment ouvert, vide. La plaque blanche, inscrite en Arabe et en Français « Bir Mathieu, à mon prince du désert » attire l’œil et incite à la pause devant chaque photographe. Un recueil. Chacun puise dans ses pensées, imagine et compatit à la cause. Beaucoup de respect et d’admiration. Puis l’endroit précis localisé s’anime. Les voitures déposent petit à petit par petits paquets la totalité des participants. Il fait déjà chaud. Le portique et les infrastructures de départ sont mises en place. La télévision tunisienne filme et suscite des interviews. L’ombre du bâtiment recueille les plus timorés. On se blottit dans une ombre toujours plus courte, On écoute son entourage. Les plus expérimentés conseillent, on partage des impressions. Tout le monde appréhende l’effort qui va être à fournir. 21 kilomètres dans le sable. A 10 h, la température dépasse 35°. Le parcours est minutieusement balisé. On sait d’où on part mais on ne sait pas où on va, là-bas, de l’autre côté de la dune qui dessine l’horizon. On sait juste qu’il y a 21 kilomètres à parcourir et que, plombé par le soleil, ébloui par le soleil, il va falloir composer avec le sable fin. L’excitation est générale. Echauffement sans doute succinct pour beaucoup, échanges de petits drapeaux pour souligner l’amitié franco-tunisienne, applaudissements généreux. Et le départ est donné. La plupart des coureurs locaux, tous très jeunes, partent en trombe, sans ménagement de monture. Le cheminement de ce qui ressemble à une piste parce qu’il y est passé quelques véhicules tout terrain reste hasardeux. Prohibées les ornières sablonneuses, le coureur encore alerte cherche sur les bas côtés des appuis plus solides, quitte à slalomer entre les arbustes épineux. Le sable fin rend difficile la progression. Il s’insinue dans les chaussures, pénètre les chaussettes et prive vite les orteils recroquevillés de quelques pointures. Entre les premiers et les derniers, la différence est énorme et le peloton s’effile très vite. La chaleur est pesante, elle étouffe et assomme. Dès les premiers mètres, on comprend très vite la difficulté de l’épreuve. On serre les dents. On pense à Mathieu. 21 kilomètres durant, 21 kilomètres pour Mathieu. Les maillots et les tempes s’humectent puis perlent à grosses gouttes. Les ravitaillements en eau et en dattes sucrées sont fréquents, espacés tous les trois kilomètres. Tout cela est parfaitement bien organisé. Boire, humecter une bouche séchée. Dès qu’ils le peuvent, les coureurs se vident aussi des bouteilles entières sur leur crâne brûlant, dans leur dos et sur leurs jambes tétanisées. Dès le lâcher de bipèdes, quelques locomotives tunisiennes, impétueuses étirent le train, avec le souci de se faire remarquer. Omar Selih, Mahdi Brinis, Abdel Berouk sont présomptueux. Ils emmènent avec eux Philippe Rémond, tenu à bien se placer. A 56 ans, le Marseillais se montre toujours aussi fringant. Fabien Sévilla suit à quelques encablures. Le vainqueur des deux premières éditions, Lagaha Mosbah, a pris un départ plus timoré, peut-être encore émoussé par un 100 km couru quinze jours plus tôt et concède une bonne centaine de mètres. Mais le garçon prend vite des tours et ne tarde pas à profiter de l’ambiance ensoleillée pour chauffer son organisme et ses longues jambes effilées. Au cinquième kilomètre, il accélère et fond sur ses rivaux. En tête, le Tunisien poursuit son effort. Les cocottes des adversaires bourrinent dans les cages thoraciques. Lagaha est le favori, il convient de ne pas céder, jusqu’à l’asphyxie. Seul Philippe Rémond accroche la foulée de Lagaha et le duo prend le commandement. Les autres relâchent leur impétueux effort et finiront relégués loin dans le classement. Philippe Rémond sait à qui il a affaire. Le Français tient à sa revanche et, bien en cannes, gère sa course dans la partie le plus sablonneuse. Au quatorzième kilomètre, le parcours traverse une longue palmeraie. L’ombrage n’y est pas total, loin de là, mais le poids du soleil y est moins pesant. Et surtout le sol offre sur deux kilomètres un revêtement ponctuel plus tassé, plus dur, plus tonique. L’adversaire a chaud et a quitté son maillot, il ahane. Philippe force et son allure toujours un peu plus rapide finit par décramponner Lagah. Le Tunisien ne lutte plus, abdique et laisse filer son titre. Fatigué, fracturé au moral peut-être, il relâche et déroule. Il ne saura pas non plus, plus tard, résister au retour d’Abderrahim Zhiou qui, revenu du diable vauvert, viendra au final, lui subtiliser le seconde place. Seul en tête, Philippe Rémond n’a plus qu’à gérer pour gagner la ligne d’arrivée. Il la franchira avec quatre minutes d’avance sur le second, Abderrahim Zhiou, six sur son compagnon d’échappée, adversaire désigné du jour, Lagaha Mosbah. Fabien Sévilla est cette année quatrième. Le porche de l’hôtel, le gouverneur Sami Ghabi, la télévision tunisienne, les bénévoles attachés à l’organisation, le rythme d’une darbouka, la lancinance d’une guita et d’un mezoued résonnants, Eric et Marie, accueillent d’abord en héros le vainqueur du jour comme ils honoreront les dizaines de coureurs éreintés qui vont le suivre. Première féminine, Hendaoui Chefia devance sa compatriote Imen Sassi et la Française Caroline Turpin, toute heureuse de sa performance. Les jambes sont certes un peu lourdes mais le cœur est si léger. La course est ici retranscrite, mais comment les émotions peuvent-elles se raconter ? Il faut les avoir vécues pour se rendre vraiment compte. Samedi soir fut fête. Tunisiens et français sont rentrés chez eux repus, courbatus mais comblés, la tête remplie d’images et de sens, heureux, vidés mais rechargés. Mohamed Essayem, commissaire de l’office du tourisme tunisien, partenaire de l’épreuve, saura, lors de son oratoire au briefing, trouver les mots justes : l’amour d’un enfant perdu a révélé le sentiment d’amitié qui lie les gens, Français et Tunisiens, tous unis dans le même effort. On ne rentre pas de 21 km pour Mathieu comme on en est parti. Trêve de salamalecs. Dans la plus grande discrétion, au bout de leurs forces, Eric et Marie ont bâché leur manège. Rendez-vous est donné le 18 octobre 2020. N’en rêvons pas, faisons ou refaisons-le. Branchez-vous : « associationpourmathieu .fr » et Inch’Allah.
Jules de Singo. Toutes les photos : ICI *-*Un 21km pour Mathieu en Tunisie !
« J’ai toujours aimé le désert, on s’assoit sur une dune de sable, on ne voit rien, on n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence. » L’acte 1 de cette histoire est une tragédie, un fait troublant qui noue encore les gorges, un élément déclencheur dont on ne peut, par déférence, détailler outre mesure la narration au moment de faire le récit de cette aventure. Douz, au sud de la Tunisie, les portes du désert. Douz, la porte du Sahara s’ouvre une portion du plus grand désert du monde. Elle est réputée parce qu’au-delà de la cité, la terre recouverte de pierres cède peu à peu la place aux dunes de sable blanc et fin. Il fait démesurément chaud. Le Sahara est lumineux et offre des paysages particulièrement photogéniques. L'erg se façonne en collines, en vallées, en crêtes et ridules dessinées au gré du vent. Les épineux ont remplacé la caillasse. De loin en très loin, un bouquet de palmiers semble vouloir signifier la présence d’un point d’eau. Les caravanes de dromadaires d’autrefois ont laissé la place aux activités touristiques, bien établies, vitales pour les autochtones quand l’actualité du monde rapportée par les médias ne ternit pas leur essor. Des raids en 4X4, en moto, en quads, en chameaux sont organisés tous les jours. Des méharées attirent les aventuriers en recherche de vide et de calme. Les Tunisiens ont toujours été accueillants, d’une gentillesse affable. Douz offre un recueil, un dépaysement, une porte vers le délassement. Eric et Marie Sanchez sont de ces visiteurs. Père et mère de famille varoise, Eric est pompier à Hyères, Marie y est assistante de direction, le couple chérit un fils unique, adoré par tous, Mathieu. L‘enfant est très lié à ses parents et partage avec passion leurs vacances. Depuis plusieurs années, Douz est le lieu de villégiature préféré de la petite famille. Le trio familial, friand de quad et de virées en 4x4, affectionne particulièrement la région et il y a pris ses habitudes. 2015, Mathieu a quinze ans, la force du premier âge et beaucoup d’envies, une énergie à revendre et des sensations à rechercher. Le quad l’attire et il s’y adonne. Nouveau prince dans le désert, le désert le remarque. Et la dune ouvre toute grande sa bouche béante… Dans cette région reculée, les secours sont nuls parce qu’inexistants. Le petit s’éteint pris par le dieu de la terre. Pas de voyeurisme, on partage aisément le chagrin des parents qui gardent pour eux leur douleur. Si leurs intimes larmes perlent sur le sable, le courage de ces gouttes d’eau, fussent-elles lacrymales, c’est qu’elles aient osé tomber dans le désert. Là où l’enfant est mort, il y aura la vie, décidons-le. Quatre ans plus tard, le chagrin est toujours présent. Discret, contenu, retenu, il ne se manifeste pas dans les relations sociales et personne n’en parle. Il a fallu surmonter l’épreuve et ce qui ne tue pas rend toujours plus fort. Le couple a aussitôt entrepris de faire construire un puits, un puits projeté puis creusé à 80 mètres sous le sol du désert, un puits pour amener l’eau là où leur enfant a été pris, là où il n’y avait plus de vie. « Bir Mathieu, à mon prince du désert », lit-on aujourd’hui sur la plaque attenante. Outre les formalités pour obtenir les autorisations requises, entreprendre sa construction, le fonctionnement du puits est effectif depuis le 12 avril 2016. Eric et Marie n’en restent pas là. Marie a ensuite eu l’idée d’organiser sur place un semi-marathon, une idée jaillie dans son esprit comme l’eau du puits, conçue pour perdurer le souvenir et tenir la dernière promesse qu’elle a faite à son enfant : le désert entendra très longtemps parler de lui. Elle a entrepris les démarches, cherché à connaître les aboutissants, les ficelles, les rouages. L’idée s’est répandue, le projet s’est divulgué. Azdine Ben Yacoub, l’ancien animateur de boxe tunisienne aujourd’hui reconverti en restaurateur près de Paris, moult fois organisateur du marathon des oasis, du semi-marathon de Djerba ou des week-ends trail à Tataouine dans le sud tunisien a tenu à inviter le couple à une conférence de presse donnée à Paris. Ils y ont rencontré Philippe Rémond, champion au palmarès impressionnant, ambassadeur du marathon français. Le garçon et sympa et affaire entendue, Philippe est devenu le parrain de la nouvelle course de Douz…. « 21 kilomètres pour Mathieu ». Avec le concours, l’aide et la protection du gouvernorat de Kébili, le gouverneur Sami Ghabi se montrant toujours très impliqué et investi, la première édition du semi marathon a été mise en place en 2017 et elle a aligné une centaine de coureurs au départ, initialement une soixante de Français, en grande partie des amis varois, proches et solidaires, venus en couples ou en familles se répartir sur l’un des deux épreuves proposées : les 21 km courus dans les dunes ou une randonnée pédestre de 10 km toute aussi éprouvante sous le soleil. Beaucoup de coureurs locaux se sont également alignés au départ. En 2018, la seconde édition s’est un peu plus étoffée. Le contingent français qui s’est déplacé était plus nombreux et le bouche à oreilles local a grossi le peloton. 140 coureurs au départ, l’épreuve s’est pérennisée et a donné aux organisateurs l’envie de poursuivre leurs efforts, très conséquents, et leurs investissements. D’un point de vue déjà historique, aux classements, c’est le Tunisien Lagaha Mosbah qui remporté les deux premières éditions. A deux reprises, le champion tunisien a imposé son talent en coiffant par deux fois le parrain français Philippe Rémond, 54 puis 55 ans, élogieux mais pas éternel second. Le Français Fabien Sévilla s’est lui classé deux fois troisième. La 3ème édition s’est déroulée le 19 octobre dernier. Gage de réussite, semi-marathon et marche ont attiré encore plus de monde,: une bonne centaine de Français, des Algériens, deux Anglais, un Américain et de nombreux Tunisiens. Deux-cents participants étaient attendus samedi matin au départ du semi-marathon donné à 10h au puits Mathieu, à quelques kilomètres de Douz. Même si certains coureurs locaux n’ont pas donné suite à leur préinscription, le peloton bigarré lâché aux ordres du starter était conséquent et s’est longuement étiré sur les dunes… L’aube du samedi. La première heure du jour est encore fraiche, la nuit noire étoilée a laissé place au bleu marine puis le ciel s’est embrasé, orangé. La lumière est vite devenue blanche, éblouissante et le thermomètre, comme chaque jour, est grimpé à vue d’œil. Après un petit déjeuner matinal et copieux pris à l’hôtel, une préparation minutieuse de son équipement, l’acheminement en 4X4 ordonné au point de départ a été orchestré à 7h30. Le puits Mathieu est isolé dans le désert. Que du sable à perte de vue, dans toutes les directions. Une cuve, un bassin, un simple bâtiment ouvert, vide. La plaque blanche, inscrite en Arabe et en Français « Bir Mathieu, à mon prince du désert » attire l’œil et incite à la pause devant chaque photographe. Un recueil. Chacun puise dans ses pensées, imagine et compatit à la cause. Beaucoup de respect et d’admiration. Puis l’endroit précis localisé s’anime. Les voitures déposent petit à petit par petits paquets la totalité des participants. Il fait déjà chaud. Le portique et les infrastructures de départ sont mises en place. La télévision tunisienne filme et suscite des interviews. L’ombre du bâtiment recueille les plus timorés. On se blottit dans une ombre toujours plus courte, On écoute son entourage. Les plus expérimentés conseillent, on partage des impressions. Tout le monde appréhende l’effort qui va être à fournir. 21 kilomètres dans le sable. A 10 h, la température dépasse 35°. Le parcours est minutieusement balisé. On sait d’où on part mais on ne sait pas où on va, là-bas, de l’autre côté de la dune qui dessine l’horizon. On sait juste qu’il y a 21 kilomètres à parcourir et que, plombé par le soleil, ébloui par le soleil, il va falloir composer avec le sable fin. L’excitation est générale. Echauffement sans doute succinct pour beaucoup, échanges de petits drapeaux pour souligner l’amitié franco-tunisienne, applaudissements généreux. Et le départ est donné. La plupart des coureurs locaux, tous très jeunes, partent en trombe, sans ménagement de monture. Le cheminement de ce qui ressemble à une piste parce qu’il y est passé quelques véhicules tout terrain reste hasardeux. Prohibées les ornières sablonneuses, le coureur encore alerte cherche sur les bas côtés des appuis plus solides, quitte à slalomer entre les arbustes épineux. Le sable fin rend difficile la progression. Il s’insinue dans les chaussures, pénètre les chaussettes et prive vite les orteils recroquevillés de quelques pointures. Entre les premiers et les derniers, la différence est énorme et le peloton s’effile très vite. La chaleur est pesante, elle étouffe et assomme. Dès les premiers mètres, on comprend très vite la difficulté de l’épreuve. On serre les dents. On pense à Mathieu. 21 kilomètres durant, 21 kilomètres pour Mathieu. Les maillots et les tempes s’humectent puis perlent à grosses gouttes. Les ravitaillements en eau et en dattes sucrées sont fréquents, espacés tous les trois kilomètres. Tout cela est parfaitement bien organisé. Boire, humecter une bouche séchée. Dès qu’ils le peuvent, les coureurs se vident aussi des bouteilles entières sur leur crâne brûlant, dans leur dos et sur leurs jambes tétanisées. Dès le lâcher de bipèdes, quelques locomotives tunisiennes, impétueuses étirent le train, avec le souci de se faire remarquer. Omar Selih, Mahdi Brinis, Abdel Berouk sont présomptueux. Ils emmènent avec eux Philippe Rémond, tenu à bien se placer. A 56 ans, le Marseillais se montre toujours aussi fringant. Fabien Sévilla suit à quelques encablures. Le vainqueur des deux premières éditions, Lagaha Mosbah, a pris un départ plus timoré, peut-être encore émoussé par un 100 km couru quinze jours plus tôt et concède une bonne centaine de mètres. Mais le garçon prend vite des tours et ne tarde pas à profiter de l’ambiance ensoleillée pour chauffer son organisme et ses longues jambes effilées. Au cinquième kilomètre, il accélère et fond sur ses rivaux. En tête, le Tunisien poursuit son effort. Les cocottes des adversaires bourrinent dans les cages thoraciques. Lagaha est le favori, il convient de ne pas céder, jusqu’à l’asphyxie. Seul Philippe Rémond accroche la foulée de Lagaha et le duo prend le commandement. Les autres relâchent leur impétueux effort et finiront relégués loin dans le classement. Philippe Rémond sait à qui il a affaire. Le Français tient à sa revanche et, bien en cannes, gère sa course dans la partie le plus sablonneuse. Au quatorzième kilomètre, le parcours traverse une longue palmeraie. L’ombrage n’y est pas total, loin de là, mais le poids du soleil y est moins pesant. Et surtout le sol offre sur deux kilomètres un revêtement ponctuel plus tassé, plus dur, plus tonique. L’adversaire a chaud et a quitté son maillot, il ahane. Philippe force et son allure toujours un peu plus rapide finit par décramponner Lagah. Le Tunisien ne lutte plus, abdique et laisse filer son titre. Fatigué, fracturé au moral peut-être, il relâche et déroule. Il ne saura pas non plus, plus tard, résister au retour d’Abderrahim Zhiou qui, revenu du diable vauvert, viendra au final, lui subtiliser le seconde place. Seul en tête, Philippe Rémond n’a plus qu’à gérer pour gagner la ligne d’arrivée. Il la franchira avec quatre minutes d’avance sur le second, Abderrahim Zhiou, six sur son compagnon d’échappée, adversaire désigné du jour, Lagaha Mosbah. Fabien Sévilla est cette année quatrième. Le porche de l’hôtel, le gouverneur Sami Ghabi, la télévision tunisienne, les bénévoles attachés à l’organisation, le rythme d’une darbouka, la lancinance d’une guita et d’un mezoued résonnants, Eric et Marie, accueillent d’abord en héros le vainqueur du jour comme ils honoreront les dizaines de coureurs éreintés qui vont le suivre. Première féminine, Hendaoui Chefia devance sa compatriote Imen Sassi et la Française Caroline Turpin, toute heureuse de sa performance. Les jambes sont certes un peu lourdes mais le cœur est si léger. La course est ici retranscrite, mais comment les émotions peuvent-elles se raconter ? Il faut les avoir vécues pour se rendre vraiment compte. Samedi soir fut fête. Tunisiens et français sont rentrés chez eux repus, courbatus mais comblés, la tête remplie d’images et de sens, heureux, vidés mais rechargés. Mohamed Essayem, commissaire de l’office du tourisme tunisien, partenaire de l’épreuve, saura, lors de son oratoire au briefing, trouver les mots justes : l’amour d’un enfant perdu a révélé le sentiment d’amitié qui lie les gens, Français et Tunisiens, tous unis dans le même effort. On ne rentre pas de 21 km pour Mathieu comme on en est parti. Trêve de salamalecs. Dans la plus grande discrétion, au bout de leurs forces, Eric et Marie ont bâché leur manège. Rendez-vous est donné le 18 octobre 2020. N’en rêvons pas, faisons ou refaisons-le. Branchez-vous : « associationpourmathieu .fr » et Inch’Allah.
Jules de Singo. Toutes les photos : ICI *-*Transgrancanaria ultra trail 19, combats contre un volcan !Pas d’eden pour Hayden. Les étoiles une à une s’éteignent et le jour naissant inonde de lumière blanche les hauteurs de l’île. La nuit si longue et si claire a laissé la place aux premières brumes de chaleur. Prétendant échappé de la première heure avec l’homme qu’il veut et qu’il sait devoir battre, l’Américain Hayden Hawks réalise le pire. Son moteur est en surrégime et il est obligé de laisser filer son outrageant adversaire. Impuissant, il décroche, laissant s’échapper compagnon d’une nuit et quête de gloire. Pire, derrière lui, son poursuivant direct, sur lequel il comptait plus de quinze minutes d’avance, l’a rattrapé, puis dépassé, sans sourciller. Aux deux-tiers de la course, à l’heure où l’aube blanchit le ciel et la mer, après avoir fourni Texte : Brice de Singo, Quelques photos ICI Transgrancanaria ultra trail 19, combats contre un volcan !Pas d’eden pour Hayden. Les étoiles une à une s’éteignent et le jour naissant inonde de lumière blanche les hauteurs de l’île. La nuit si longue et si claire a laissé la place aux premières brumes de chaleur. Prétendant échappé de la première heure avec l’homme qu’il veut et qu’il sait devoir battre, l’Américain Hayden Hawks réalise le pire. Son moteur est en surrégime et il est obligé de laisser filer son outrageant adversaire. Impuissant, il décroche, laissant s’échapper compagnon d’une nuit et quête de gloire. Pire, derrière lui, son poursuivant direct, sur lequel il comptait plus de quinze minutes d’avance, l’a rattrapé, puis dépassé, sans sourciller. Aux deux-tiers de la course, à l’heure où l’aube blanchit le ciel et la mer, après avoir fourni Texte : Brice de Singo, Quelques photos ICI Le marathon des Seychelles ou le paradis retrouvé !Un marathon au Seychelles, cela ne se refuse pas. On a tous en mémoire ces images de carte postale de plage immaculée entourée de quelques palmiers tarabiscotés et des rochers immenses de granit rose. Aussi quand on m’a demandé de venir couvrir cet Eco’Friendly marathon, dixième du nom, j’ai bien évidemment dit banco ! C’est ça aussi les Seychelles ! Le marathon des Seychelles ou le paradis retrouvé !Un marathon au Seychelles, cela ne se refuse pas. On a tous en mémoire ces images de carte postale de plage immaculée entourée de quelques palmiers tarabiscotés et des rochers immenses de granit rose. Aussi quand on m’a demandé de venir couvrir cet Eco’Friendly marathon, dixième du nom, j’ai bien évidemment dit banco ! C’est ça aussi les Seychelles ! Runfire Cappadoccia 2016 : entre enfer et paradis !Bien sûr, il y a le dépassement de soi, la recherche de ses extrêmes limites, le regard sur soi, une introspection qui pousse l’ultra marathonien dans ses derniers retranchements. Plus l’épreuve est difficile, plus l’extase est grande. Le Runfire Cappadocia est certainement l’un des ultra-marathons les plus difficiles au monde. La course du feu. Six jours d’enfer à vivre au paradis. Les règles sont strictes, le décor grandiose. En juillet, en Turquie, il fait chaud, si chaud. Bâté, le concurrent charrie sur son dos une autonomie complète. Ainsi, il part vigoureux. Jusqu’à l’épuisement, il portera ses pieds l’un devant l’autre. Six jours durant. Pour la cinquième année consécutive, l'aventure s’est perpétuée au royaume de Cappadoce, sans doute le plus beau terrain de jeu au monde. La création du site a été sans doute conçue par un dieu en délire. Nulle part ailleurs, la géologie ne montre pareilles bizarreries. Les concrétions démentielles rendent le décor féérique. Le terrain de jeu classé par l’Unesco comme l’un des plus beaux sites historiques est tellement unique qu’on se demande s’il est vraiment terrestre. L’organisation Uzunetap, dirigée par le docteur Taner Damci, est réglée comme du papier musique que distillerait un orgue de barbarie et sait livrer de formidables prestations. Le Runfire Cappadocia Ultra Marathon est une course mobile, itinérante courue en six étapes sur Brice de Singo (bricero@laposte.net) Runfire Cappadoccia 2016 : entre enfer et paradis !Bien sûr, il y a le dépassement de soi, la recherche de ses extrêmes limites, le regard sur soi, une introspection qui pousse l’ultra marathonien dans ses derniers retranchements. Plus l’épreuve est difficile, plus l’extase est grande. Le Runfire Cappadocia est certainement l’un des ultra-marathons les plus difficiles au monde. La course du feu. Six jours d’enfer à vivre au paradis. Les règles sont strictes, le décor grandiose. En juillet, en Turquie, il fait chaud, si chaud. Bâté, le concurrent charrie sur son dos une autonomie complète. Ainsi, il part vigoureux. Jusqu’à l’épuisement, il portera ses pieds l’un devant l’autre. Six jours durant. Pour la cinquième année consécutive, l'aventure s’est perpétuée au royaume de Cappadoce, sans doute le plus beau terrain de jeu au monde. La création du site a été sans doute conçue par un dieu en délire. Nulle part ailleurs, la géologie ne montre pareilles bizarreries. Les concrétions démentielles rendent le décor féérique. Le terrain de jeu classé par l’Unesco comme l’un des plus beaux sites historiques est tellement unique qu’on se demande s’il est vraiment terrestre. L’organisation Uzunetap, dirigée par le docteur Taner Damci, est réglée comme du papier musique que distillerait un orgue de barbarie et sait livrer de formidables prestations. Le Runfire Cappadocia Ultra Marathon est une course mobile, itinérante courue en six étapes sur Brice de Singo (bricero@laposte.net) Les foulées de Mégara 2016 : évasion à la MarsaA peine sorti de l’aéroport de Tunis, aveuglé par la lumière, on prend tout de suite conscience de la chaleur ambiante. Nul malaise, aucune insécurité, même voilée. Même voilé, le ciel inonde d’ombres blanches l’étendue du décor. Ici le bleu et le blanc s’unissent. Dans la poussière ambiante, le trafic s’écoule sur de larges voies. Tout est clair, éclairé. Une autoroute, des habitations cubiques, blanches, éblouissantes, à perte de vue. Des immeubles, à quatre, à six étages, guère plus. Pas de gratte-ciel. Des terrasses, des paraboles, du linge qui sèche, de gros placards publicitaires en arabe, en français, en anglais. Au-delà de la zone industrielle, des palmiers, une mosquée. Le taxi emporte le visiteur vers sa destinée, il prend la direction de Carthage, nous achemine à la Marsa, dans les faubourgs de la cité antique, au cœur des mégaras, des jardins carthaginois. De là, des siècles nous contemplent. Brice de Singo.
Retrouvez toutes les photos des foulées de Mégara 2016 en cliquant ICI *-*Les foulées de Mégara 2016 : évasion à la MarsaA peine sorti de l’aéroport de Tunis, aveuglé par la lumière, on prend tout de suite conscience de la chaleur ambiante. Nul malaise, aucune insécurité, même voilée. Même voilé, le ciel inonde d’ombres blanches l’étendue du décor. Ici le bleu et le blanc s’unissent. Dans la poussière ambiante, le trafic s’écoule sur de larges voies. Tout est clair, éclairé. Une autoroute, des habitations cubiques, blanches, éblouissantes, à perte de vue. Des immeubles, à quatre, à six étages, guère plus. Pas de gratte-ciel. Des terrasses, des paraboles, du linge qui sèche, de gros placards publicitaires en arabe, en français, en anglais. Au-delà de la zone industrielle, des palmiers, une mosquée. Le taxi emporte le visiteur vers sa destinée, il prend la direction de Carthage, nous achemine à la Marsa, dans les faubourgs de la cité antique, au cœur des mégaras, des jardins carthaginois. De là, des siècles nous contemplent. Brice de Singo.
Retrouvez toutes les photos des foulées de Mégara 2016 en cliquant ICI *-*Iznik ultra trail, un lac, quatre courses et Manu...Entre pierres et oliviers, Donald, Mahmut, Manu, Aykut, Zoé, Elena, Pietr, Peter, Oliver, Pierre et Olivier… Texte : Brice de Singo et d'autres photos en cliquant ICI *-*Iznik ultra trail, un lac, quatre courses et Manu...Entre pierres et oliviers, Donald, Mahmut, Manu, Aykut, Zoé, Elena, Pietr, Peter, Oliver, Pierre et Olivier… Texte : Brice de Singo et d'autres photos en cliquant ICI *-*Liwa Challenge, l'aventure ultime !A chaque pas s'éveiller en un point différent du vaste désert. Sortir de son quotidien et retrouver dans la splendeur d’une nature vierge. Détendre ses jambes, s'étirer dans l'air chaud et pur. Sur le sable, enrouler son turban et s'y draper. Se griser d'espace. Connaître l'insouciante ivresse de seulement respirer, de seulement vivre. Lever les yeux au ciel empli d’une encre noire, des milliards d’étoiles scintillent encore. Chercher la sienne dans l’immensité de l’univers. Ici Cassiopée vous devine, les étoiles pénètrent votre imagination et donnent un sens à votre vie. En paix avec vous-mêmes, vous obtenez là ce que vous êtes venus chercher. Puis le soleil point une fois encore à l’horizon, l’aube s’enflamme, la lumière se ravive, le sable fin prend les couleurs du feu : jaune, orange, ocre rouge, fabuleux. Brice de Singo. Liwa Challenge, l'aventure ultime !A chaque pas s'éveiller en un point différent du vaste désert. Sortir de son quotidien et retrouver dans la splendeur d’une nature vierge. Détendre ses jambes, s'étirer dans l'air chaud et pur. Sur le sable, enrouler son turban et s'y draper. Se griser d'espace. Connaître l'insouciante ivresse de seulement respirer, de seulement vivre. Lever les yeux au ciel empli d’une encre noire, des milliards d’étoiles scintillent encore. Chercher la sienne dans l’immensité de l’univers. Ici Cassiopée vous devine, les étoiles pénètrent votre imagination et donnent un sens à votre vie. En paix avec vous-mêmes, vous obtenez là ce que vous êtes venus chercher. Puis le soleil point une fois encore à l’horizon, l’aube s’enflamme, la lumière se ravive, le sable fin prend les couleurs du feu : jaune, orange, ocre rouge, fabuleux. Brice de Singo. Ultra Trail Cappadocia : il était une fois l'Anatolie !Certes il y en a maintenant partout et par le monde des milliers. Le traileur, pour un peu qu’il soit voyageur, n’a plus que l’embarras du choix. L’engouement pour la discipline a créé des émules. De plus en plus de coureurs, de plus en plus d’organisations, de plus en plus de manifestations. Le vent est dans la poupe. L’athlète se réfère souvent aux courses mythiques, aux incontournables. Nous les connaissons toutes. Les meilleurs, ceux qui prétendent à la gagne, sont attentifs aux références, à celles qu’il convient d’épingler comme un dossard à leur palmarès. Les valeurs sûres créent les impératifs. Mais, bien que rôdées, elles n’offrent pas toujours ce qu’il y a de meilleur quand il s’agit d’en mettre plein la tronche aux coureurs. La terre est grande et l’esprit n’a pas de limite. La multiplicité des épreuves s’étend. On ne court pas un ultra aux quatre coins du monde chaque week-end. Il convient de choisir. Texte de Brice de Singo. Retrouvez toutes ses photos en cliquant ICI
*-* Ultra Trail Cappadocia : il était une fois l'Anatolie !Certes il y en a maintenant partout et par le monde des milliers. Le traileur, pour un peu qu’il soit voyageur, n’a plus que l’embarras du choix. L’engouement pour la discipline a créé des émules. De plus en plus de coureurs, de plus en plus d’organisations, de plus en plus de manifestations. Le vent est dans la poupe. L’athlète se réfère souvent aux courses mythiques, aux incontournables. Nous les connaissons toutes. Les meilleurs, ceux qui prétendent à la gagne, sont attentifs aux références, à celles qu’il convient d’épingler comme un dossard à leur palmarès. Les valeurs sûres créent les impératifs. Mais, bien que rôdées, elles n’offrent pas toujours ce qu’il y a de meilleur quand il s’agit d’en mettre plein la tronche aux coureurs. La terre est grande et l’esprit n’a pas de limite. La multiplicité des épreuves s’étend. On ne court pas un ultra aux quatre coins du monde chaque week-end. Il convient de choisir. Texte de Brice de Singo. Retrouvez toutes ses photos en cliquant ICI
*-* François D'Haene survole le 22ème Grand Raid de la RéunionMais qu’est-ce qui a bien poussé, Robert Chicaud, organisateur en chef de la Diagonale des Fous, a insisté de la sorte, la veille de l’épreuve lors de la conférence de presse, sur le bulletin météo du week-end ? Peut-être me fait que le secrétaire de l’association Grand raid n’est autre que Marc Lévy qui travaille justement à Météo France ! Allez savoir ! En tout cas, les prévisions étaient toutes unanimes : un week-end de beau soleil juste perturbé par quelques ondées mais sans plus. Bref rarement les conditions sur le Grand Raid de la Réunion auront été aussi difficiles, aussi extrêmes. Avec une première partie passée sous des trombes d’eau, dans l’humidité, dans le froid et une deuxième, plus ou moins selon évidemment la vitesse d’évolution de chacun sur le parcours, très chaude, voire caniculaire. On remercie donc au passage Météo France et on salut donc le nombre, une nouvelle fois, hyper élevé des abandons. Un record absolu avec 48% mais tout de même très proche des années précédentes. Sur 2200 partants, on dénombre 1150 finishers… en gros. Il est vrai, souligneront certains, que cette année, comble de malchance ou de chance (selon le moral du coureur !), le parcours aura été rallongé au tout dernier moment à cause d’un éboulis malencontreux dans la montée du Taïbit qui, même nettoyé depuis, n’aura permis un passage sécurisé des raideurs du moment. Et le tracé 2014 s’en est trouvé rallongé de
Toutes les photos de Kris sont ICI , LA ou encore LA Une petite vidéo en cliquant aussi LA *-*François D'Haene survole le 22ème Grand Raid de la RéunionMais qu’est-ce qui a bien poussé, Robert Chicaud, organisateur en chef de la Diagonale des Fous, a insisté de la sorte, la veille de l’épreuve lors de la conférence de presse, sur le bulletin météo du week-end ? Peut-être me fait que le secrétaire de l’association Grand raid n’est autre que Marc Lévy qui travaille justement à Météo France ! Allez savoir ! En tout cas, les prévisions étaient toutes unanimes : un week-end de beau soleil juste perturbé par quelques ondées mais sans plus. Bref rarement les conditions sur le Grand Raid de la Réunion auront été aussi difficiles, aussi extrêmes. Avec une première partie passée sous des trombes d’eau, dans l’humidité, dans le froid et une deuxième, plus ou moins selon évidemment la vitesse d’évolution de chacun sur le parcours, très chaude, voire caniculaire. On remercie donc au passage Météo France et on salut donc le nombre, une nouvelle fois, hyper élevé des abandons. Un record absolu avec 48% mais tout de même très proche des années précédentes. Sur 2200 partants, on dénombre 1150 finishers… en gros. Il est vrai, souligneront certains, que cette année, comble de malchance ou de chance (selon le moral du coureur !), le parcours aura été rallongé au tout dernier moment à cause d’un éboulis malencontreux dans la montée du Taïbit qui, même nettoyé depuis, n’aura permis un passage sécurisé des raideurs du moment. Et le tracé 2014 s’en est trouvé rallongé de
Toutes les photos de Kris sont ICI , LA ou encore LA Une petite vidéo en cliquant aussi LA *-*La Skyrace de Bolivie par François Croci !En ce dimanche 10 août 2014 avait lieu la 3ème édition de la Skyrace. C'est une course uniquement en côte : 28km et 1800m+ exclusivement sur une route caillouteuse qui est appelée, el camino de la muerte (le chemin de la mort) car de nombreuses personnes sont mortes sur cette route qui reliait la région des Yungas à La Paz. Cette route était très fréquentée jusqu'en 2005, année où une route asphaltée fut construite pour remplacer ce camino . Ce chemin de la mort était très dangereux, surtout pendant la saison des pluies. La Skyrace était donc limitée à 210 participants avec une minorité d'étrangers : Norvégiens, Allemands, Espagnols, Japonais, Français... La journée a commencé à 4h du matin où un bus devait nous prendre depuis La Paz pour nous amener à Yolosa (Yungas). Il est arrivé avec un peu plus de 20 minutes de retard. On aura donc attendu tout ce temps dans le froid. Ensuite, nous avons mis beaucoup de temps pour rejoindre le point de départ de la course. Le départ était prévu à 8h et notre bus est arrivé à 8h. La grande majorité des concurrents nous attendait. Normalement, il était prévu de prendre un petit déjeuner, au lieu de cela, alors que l'on venait juste d'arriver, on nous annonce que nous avons 15' pour nous préparer avant de rejoindre la ligne de départ. Le petit déjeuner est donc passé à la trappe. Avec deux amis, nous arrivons sur la ligne de départ où on nous informe que le départ sera donné dans 10 minutes. Nous avons juste le temps de nous échauffer un peu et le départ est donné. La Skyrace de Bolivie par François Croci !En ce dimanche 10 août 2014 avait lieu la 3ème édition de la Skyrace. C'est une course uniquement en côte : 28km et 1800m+ exclusivement sur une route caillouteuse qui est appelée, el camino de la muerte (le chemin de la mort) car de nombreuses personnes sont mortes sur cette route qui reliait la région des Yungas à La Paz. Cette route était très fréquentée jusqu'en 2005, année où une route asphaltée fut construite pour remplacer ce camino . Ce chemin de la mort était très dangereux, surtout pendant la saison des pluies. La Skyrace était donc limitée à 210 participants avec une minorité d'étrangers : Norvégiens, Allemands, Espagnols, Japonais, Français... La journée a commencé à 4h du matin où un bus devait nous prendre depuis La Paz pour nous amener à Yolosa (Yungas). Il est arrivé avec un peu plus de 20 minutes de retard. On aura donc attendu tout ce temps dans le froid. Ensuite, nous avons mis beaucoup de temps pour rejoindre le point de départ de la course. Le départ était prévu à 8h et notre bus est arrivé à 8h. La grande majorité des concurrents nous attendait. Normalement, il était prévu de prendre un petit déjeuner, au lieu de cela, alors que l'on venait juste d'arriver, on nous annonce que nous avons 15' pour nous préparer avant de rejoindre la ligne de départ. Le petit déjeuner est donc passé à la trappe. Avec deux amis, nous arrivons sur la ligne de départ où on nous informe que le départ sera donné dans 10 minutes. Nous avons juste le temps de nous échauffer un peu et le départ est donné. Les 10km "Présidente Evo" de la Paz avec François CrociLe rendez-vous était donné à la plaza San Francisco à 8h. Pour rejoindre cet endroit, j'ai donc pris un trufi, une sorte de taxi collectif qui peut prendre entre 5 et 7 passagers. Une demie-heure avant le départ, il y a déjà beaucoup de monde qui soit s'échauffe, soit qui attend près de la ligne de départ. La presse annonçait 30.000 personnes inscrites, inscription gratuite oblige. Cette course fait partie des 10 courses du « Président Evo » ; sur chacune d'elle, les dix premières femmes et les dix premiers hommes marquent des points pour le classement, qui permettra ensuite eaux deux premiers de chaque catégorie de partir à Sao Paulo (Brésil) pour participer à la prestigieuse course de la Saint Sylvestre du 31 décembre. Sur chacune de ces 10 courses, les dix premiers gagnent également une somme d'argent assez importante pour la Bolivie : d'un peu plus de 1400€ pour le premier à environ 800€ pour le dixième et cette grille de récompense est la même pour les deux sexes. Autant dire que les meilleurs coureurs boliviens sont tous au rendez-vous. Le président de l'État Plurinational de Bolivie, Evo Morales Ayma arrivera 5 minutes avant le départ pour le donner. Il s'agit de la deuxième édition de cette course. Ayant déjà couru la même course en janvier, je pensais observer les progrès, ou pas, sur ce même parcours, mais il y a eu un changement une semaine avant cette course, ce sera donc un nouveau parcours. Sera-t-il plus facile ? Le départ est donné avec deux minutes de retard, autant dire à l'heure. Nous sommes à 3450m d'altitude et les premiers kilomètres sont exclusivement en descente : un peu plus de 3km pour 145m d-, autant dire que cela va vite dès le début, ce qui provoque quelques accidents sur les 300 premiers mètres : chute, croche-pied, perte de chaussure. Bref la totale. Le premier kilomètre sera donc dédié à slalomer entre les coureurs. D'ailleurs, je n'ai pas vu le panneau indiquant le 1er km. J'arrive au 2ème en 8'10'', j'ai donc perdu du temps sur le premier kilo, ce qui se confirme lorsque j'arrive au 3ème, puisque je passe en 11'38''. Mais voilà, il ne me reste que quelques mètres avant de commencer la longue montée qui nous attend, nous sommes à ce moment de la course au plus bas du parcours, soit à 3305m d'altitude. Et là, les choses s'inversent, les secondes, les minutes passent mais pas les kilomètres. Dès le début de la montée commence l'habituel bal des arrêts et des reprises de course, le fractionné en côte version bolivienne. Du coup, je commence à reprendre un grand nombre de coureurs mais ma vitesse n'augmente pas au contraire elle baisse, et sérieusement. Pour preuve, je passe au 5ème km en 22'20'' et puis au 6ème en 26'20''. On arrive bientôt en haut de cette côte longue d'un peu plus de 3km et qui fait 190m+. Nous sommes au point le plus haut de cette course, presque à 3500m d'altitude. Paradoxalement, les jambes vont bien mais je ne peux pas accélérer. Je suis donc sur une sorte de rythme qui convient à mes jambes, à mon cœur mais pas à moi... Est-ce l'altitude, l'entraînement de cette semaine ? Mystère. Après cette longue montée, commence pour moi, la découverte du nouveau parcours. Sincèrement, je pensais qu'après cette longue montée, la suite serait plus clémente. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Sur les 4 derniers kilomètres, eh bien, au programme, c'est montagnes russes. Juste avant le 7ème km, une petite côte de 10m+ se présente à nous puis une descente, avant de retrouver une nouvelle côte juste après le 8ème. Cette dernière est plus sèche et fait environ 20m+ et évidemment elle est suivie d'une descente dans le même pourcentage que la montée, sèche... puis d'un faux plat qui nous amène au 9ème km, faisant 10m+. Depuis le 6ème km, je ne regarde plus ma montre pour le temps, surprise à l'arrivée, mais je regarde surtout ma montre pour le dénivelé et l'altitude. Sur cette fin de parcours, l'altitude oscille entre 3440 et 3480m. Course en haute altitude. Et que l'on se le dise : sur un 10km à La Paz, il n'y a jamais de plat, bien au contraire. Cela n'empêche pas le vainqueur du jour, Daniel Toroya (Oruro), de boucler ce parcours en 34'42'', une jolie performance, et chez les femmes, la plus rapide aura été Sonia Calizaya (La Paz) en 41'12'', tout de même... Pendant ce temps, les sensations sont bonnes sauf que je ne peux toujours pas accélérer. C'est peut-être un mal pour un bien comme aurait dit ma grand-mère. Au niveau du 9ème km, je pensais en avoir terminé avec les montées. Erreur, une petite dernière, de 20m+, juste avant de plonger, c'est relatif car il restait encore 500m de descente avant de franchir la ligne d'arrivée où le Président Evo Morales Ayma attendait les coureurs, à la plaza San Francisco. Résultat des courses : 10km accompagné de 250m+ pour un temps de 46'14''. Le sentiment oscille entre satisfaction d'avoir amélioré mon temps sur un parcours plus difficile avec plus de dénivelé, et mécontentement car je suis au-dessus des 45' et encore loin des 40' que j'atteindrai un jour. Promis. Mais l'essentiel était avant tout de faire une petite sortie urbaine avant l'un des objectifs de la saison qui aura lieu le 10 août dans les Yungas (département de La Paz) pour la Skyrace : 28km de montée pour 1800m+ (de 1200m à 3000m d'altitude). *-*Les 10km "Présidente Evo" de la Paz avec François CrociLe rendez-vous était donné à la plaza San Francisco à 8h. Pour rejoindre cet endroit, j'ai donc pris un trufi, une sorte de taxi collectif qui peut prendre entre 5 et 7 passagers. Une demie-heure avant le départ, il y a déjà beaucoup de monde qui soit s'échauffe, soit qui attend près de la ligne de départ. La presse annonçait 30.000 personnes inscrites, inscription gratuite oblige. Cette course fait partie des 10 courses du « Président Evo » ; sur chacune d'elle, les dix premières femmes et les dix premiers hommes marquent des points pour le classement, qui permettra ensuite eaux deux premiers de chaque catégorie de partir à Sao Paulo (Brésil) pour participer à la prestigieuse course de la Saint Sylvestre du 31 décembre. Sur chacune de ces 10 courses, les dix premiers gagnent également une somme d'argent assez importante pour la Bolivie : d'un peu plus de 1400€ pour le premier à environ 800€ pour le dixième et cette grille de récompense est la même pour les deux sexes. Autant dire que les meilleurs coureurs boliviens sont tous au rendez-vous. Le président de l'État Plurinational de Bolivie, Evo Morales Ayma arrivera 5 minutes avant le départ pour le donner. Il s'agit de la deuxième édition de cette course. Ayant déjà couru la même course en janvier, je pensais observer les progrès, ou pas, sur ce même parcours, mais il y a eu un changement une semaine avant cette course, ce sera donc un nouveau parcours. Sera-t-il plus facile ? Le départ est donné avec deux minutes de retard, autant dire à l'heure. Nous sommes à 3450m d'altitude et les premiers kilomètres sont exclusivement en descente : un peu plus de 3km pour 145m d-, autant dire que cela va vite dès le début, ce qui provoque quelques accidents sur les 300 premiers mètres : chute, croche-pied, perte de chaussure. Bref la totale. Le premier kilomètre sera donc dédié à slalomer entre les coureurs. D'ailleurs, je n'ai pas vu le panneau indiquant le 1er km. J'arrive au 2ème en 8'10'', j'ai donc perdu du temps sur le premier kilo, ce qui se confirme lorsque j'arrive au 3ème, puisque je passe en 11'38''. Mais voilà, il ne me reste que quelques mètres avant de commencer la longue montée qui nous attend, nous sommes à ce moment de la course au plus bas du parcours, soit à 3305m d'altitude. Et là, les choses s'inversent, les secondes, les minutes passent mais pas les kilomètres. Dès le début de la montée commence l'habituel bal des arrêts et des reprises de course, le fractionné en côte version bolivienne. Du coup, je commence à reprendre un grand nombre de coureurs mais ma vitesse n'augmente pas au contraire elle baisse, et sérieusement. Pour preuve, je passe au 5ème km en 22'20'' et puis au 6ème en 26'20''. On arrive bientôt en haut de cette côte longue d'un peu plus de 3km et qui fait 190m+. Nous sommes au point le plus haut de cette course, presque à 3500m d'altitude. Paradoxalement, les jambes vont bien mais je ne peux pas accélérer. Je suis donc sur une sorte de rythme qui convient à mes jambes, à mon cœur mais pas à moi... Est-ce l'altitude, l'entraînement de cette semaine ? Mystère. Après cette longue montée, commence pour moi, la découverte du nouveau parcours. Sincèrement, je pensais qu'après cette longue montée, la suite serait plus clémente. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Sur les 4 derniers kilomètres, eh bien, au programme, c'est montagnes russes. Juste avant le 7ème km, une petite côte de 10m+ se présente à nous puis une descente, avant de retrouver une nouvelle côte juste après le 8ème. Cette dernière est plus sèche et fait environ 20m+ et évidemment elle est suivie d'une descente dans le même pourcentage que la montée, sèche... puis d'un faux plat qui nous amène au 9ème km, faisant 10m+. Depuis le 6ème km, je ne regarde plus ma montre pour le temps, surprise à l'arrivée, mais je regarde surtout ma montre pour le dénivelé et l'altitude. Sur cette fin de parcours, l'altitude oscille entre 3440 et 3480m. Course en haute altitude. Et que l'on se le dise : sur un 10km à La Paz, il n'y a jamais de plat, bien au contraire. Cela n'empêche pas le vainqueur du jour, Daniel Toroya (Oruro), de boucler ce parcours en 34'42'', une jolie performance, et chez les femmes, la plus rapide aura été Sonia Calizaya (La Paz) en 41'12'', tout de même... Pendant ce temps, les sensations sont bonnes sauf que je ne peux toujours pas accélérer. C'est peut-être un mal pour un bien comme aurait dit ma grand-mère. Au niveau du 9ème km, je pensais en avoir terminé avec les montées. Erreur, une petite dernière, de 20m+, juste avant de plonger, c'est relatif car il restait encore 500m de descente avant de franchir la ligne d'arrivée où le Président Evo Morales Ayma attendait les coureurs, à la plaza San Francisco. Résultat des courses : 10km accompagné de 250m+ pour un temps de 46'14''. Le sentiment oscille entre satisfaction d'avoir amélioré mon temps sur un parcours plus difficile avec plus de dénivelé, et mécontentement car je suis au-dessus des 45' et encore loin des 40' que j'atteindrai un jour. Promis. Mais l'essentiel était avant tout de faire une petite sortie urbaine avant l'un des objectifs de la saison qui aura lieu le 10 août dans les Yungas (département de La Paz) pour la Skyrace : 28km de montée pour 1800m+ (de 1200m à 3000m d'altitude). *-*Les 13km d'El Diario en Bolivie par Francçois CrociLa doyenne des courses en Bolivie. Cette année, cette course fêtait sa 41ème édition, environ 30.000 à 35.000 coureurs étaient présents pour cet événement très populaire où les écoles militaires, de police et autres viennent en nombre. Cette course est organisée par un des journaux de La Paz qui s'appelle El Diario qui fête cette année son 110ème anniversaire. Le rendez-vous était donné pour 7h30. Quinze minutes avant le départ, le speaker annonce que les concurrents en fauteuil roulant partiront à 7h30, que les hommes prendront le départ à 8h, suivront les femmes 10 minutes plus tard. Il ne reste donc plus qu'à attendre 45' dans le froid au milieu du peloton qui grossit à vu d'œil. 8H -3415m d'altitude-, le départ est donné, alors que certains coureurs continuent le décompte, les premières lignes partent. En ce qui me concerne j'attends la fin du décompte pour déclencher mon chrono, au même moment commence une espèce de pogo : coups d'épaules, ça pousse à droite, à gauche et derrière. Je pense avoir mis une bonne trentaine de seconde avant de franchir la ligne de départ et de commencer à courir. Courir est un bien grand mot, puisque le temps que la masse des coureurs s'étende, il m'a fallu slalomer. Du coup, au niveau du deuxième kilomètre (situé à 3510m) et 95m+ , j'étais en 11'10'', pas vraiment sur des bases de 1 heure pour cette course. Mais, grâce à la longue descente ponctuée de deux petites montées qui cassent le rythme et les jambes, nous arrivons au sixième kilomètre, situé à 3345m d'altitude (soit 165m-), et j'ai pu rattraper un peu de temps perdu au début, puisque je passe en 27'30''. Mais je sais qu'après cette longue descente, eh bien, il y a une longue montée, nous sommes dans les Andes...La ville de La Paz n'est définitivement pas plate, il n'y a que deux alternatives : montée ou descente... Cette montée va nous mener jusqu'au point le plus haut de la course, c'est à dire à 3530m, soit 185m+ sur 3,5km. Autant dire que l'espoir de faire moins d'une heure en a pris un petit coup. Cependant, pendant cette longue montée j'arrive à doubler plusieurs coureurs car bon nombre s'arrête et marche, d'autres reprennent leur souffle, font un sprint de 100m, puis s'arrêtent de nouveau avant de recommencer un nouveau sprint. Cette grande montée prend fin, nous devons être à 9,5km et le plus dur est fait. Les jambes se sont réveillées et elles ne semblent pas marquées par cet effort. J'arrive sous la bannière qui annonce « falta 3km », c'est à dire que nous sommes plus ou moins au dixième kilomètre, et ma montre indique 49'28''. Je me dis que ce n'est plus la peine d'espérer même si jusqu'à l'arrivée, ce n'est que de la descente. Mais paradoxalement, je ne me sens pas fatigué, j'ai même l'impression d'être de mieux en mieux. Sûrement que le fait de continuer à récupérer et à dépasser des coureurs me donnent l'impression d'être bien. Autant le début de la course a été chaotique, autant cette fin de course est motivante... et encourageante. Pendant ce temps, les premières coureuses auront bouclé ce parcours en 56'46'' pour la première, Jheovana Vera qui vient de monter dans la catégorie senior (« mayores »), la deuxième est Maria Chambi qui termine en 57'41'' et la troisième est une vétérane (« senior ») du nom de Yolanda Arroyo en 58'02''. En ce qui concerne les hommes, le premier est Reynaldo Huanca, un des meilleurs du pays, qui réalise le temps de 44'28''. Il est suivi de Richard Mamani en 45'02''et d'un vétéran, Rolando Pillco, qui termine en 45'47''. Concernant ma fin de course, je me dis que je peux essayer d'être le plus proche possible de l'heure et que l'année prochaine, je pourrai descendre en dessous. Aujourd'hui, il s'agissait avant tout de reprendre la compétition un mois et demi après le marathon de La Paz pour voir si j'avais bien récupéré. Je voulais également me tester et voir où j'en étais par rapport au cycle de VMA que je tente de mettre en place... Cette course était donc un entraînement. Le verdict : vers la fin de la course, je vois la ligne d'arrivée qui se trouve à 3370m d'altitude, je me dis que c'est fini et que j'ai encore de l'énergie, que je pourrais continuer sans problème, ce qui est rare me concernant. Une fois la ligne franchie, j'arrête mon chrono et oh surprise, ma montre indique 1h00'26''. Soit 11' pour les 3 derniers kilomètres, certes en descente... Donc, si on enlève les 30'' perdues au départ, normalement je devrais être légèrement sous l'heure. Résultat de la course : 13km avec 400m+ et 445m- pour un temps de 1h00'26''. Ce qui constitue une bonne base de travail. Une chose est sûre, je ne battrai jamais mes records, ici. Par contre cette année, je vais établir mes temps de référence de La Paz et les années suivantes je tenterai de les améliorer, une motivation supplémentaire pour les années à venir. Il s'agissait donc de ma troisième course à La Paz. Ces courses ressemblent plus à des trails urbains qu'à des courses sur route traditionnelles. C'est une expérience unique même si j'ai hâte de participer à des courses qui auront lieu en dehors de La Paz dans un environnement moins urbain... Patience c'est pour bientôt, en attendant il faut continuer à s'entraîner pour ces objectifs futurs. *-*Les 13km d'El Diario en Bolivie par Francçois CrociLa doyenne des courses en Bolivie. Cette année, cette course fêtait sa 41ème édition, environ 30.000 à 35.000 coureurs étaient présents pour cet événement très populaire où les écoles militaires, de police et autres viennent en nombre. Cette course est organisée par un des journaux de La Paz qui s'appelle El Diario qui fête cette année son 110ème anniversaire. Le rendez-vous était donné pour 7h30. Quinze minutes avant le départ, le speaker annonce que les concurrents en fauteuil roulant partiront à 7h30, que les hommes prendront le départ à 8h, suivront les femmes 10 minutes plus tard. Il ne reste donc plus qu'à attendre 45' dans le froid au milieu du peloton qui grossit à vu d'œil. 8H -3415m d'altitude-, le départ est donné, alors que certains coureurs continuent le décompte, les premières lignes partent. En ce qui me concerne j'attends la fin du décompte pour déclencher mon chrono, au même moment commence une espèce de pogo : coups d'épaules, ça pousse à droite, à gauche et derrière. Je pense avoir mis une bonne trentaine de seconde avant de franchir la ligne de départ et de commencer à courir. Courir est un bien grand mot, puisque le temps que la masse des coureurs s'étende, il m'a fallu slalomer. Du coup, au niveau du deuxième kilomètre (situé à 3510m) et 95m+ , j'étais en 11'10'', pas vraiment sur des bases de 1 heure pour cette course. Mais, grâce à la longue descente ponctuée de deux petites montées qui cassent le rythme et les jambes, nous arrivons au sixième kilomètre, situé à 3345m d'altitude (soit 165m-), et j'ai pu rattraper un peu de temps perdu au début, puisque je passe en 27'30''. Mais je sais qu'après cette longue descente, eh bien, il y a une longue montée, nous sommes dans les Andes...La ville de La Paz n'est définitivement pas plate, il n'y a que deux alternatives : montée ou descente... Cette montée va nous mener jusqu'au point le plus haut de la course, c'est à dire à 3530m, soit 185m+ sur 3,5km. Autant dire que l'espoir de faire moins d'une heure en a pris un petit coup. Cependant, pendant cette longue montée j'arrive à doubler plusieurs coureurs car bon nombre s'arrête et marche, d'autres reprennent leur souffle, font un sprint de 100m, puis s'arrêtent de nouveau avant de recommencer un nouveau sprint. Cette grande montée prend fin, nous devons être à 9,5km et le plus dur est fait. Les jambes se sont réveillées et elles ne semblent pas marquées par cet effort. J'arrive sous la bannière qui annonce « falta 3km », c'est à dire que nous sommes plus ou moins au dixième kilomètre, et ma montre indique 49'28''. Je me dis que ce n'est plus la peine d'espérer même si jusqu'à l'arrivée, ce n'est que de la descente. Mais paradoxalement, je ne me sens pas fatigué, j'ai même l'impression d'être de mieux en mieux. Sûrement que le fait de continuer à récupérer et à dépasser des coureurs me donnent l'impression d'être bien. Autant le début de la course a été chaotique, autant cette fin de course est motivante... et encourageante. Pendant ce temps, les premières coureuses auront bouclé ce parcours en 56'46'' pour la première, Jheovana Vera qui vient de monter dans la catégorie senior (« mayores »), la deuxième est Maria Chambi qui termine en 57'41'' et la troisième est une vétérane (« senior ») du nom de Yolanda Arroyo en 58'02''. En ce qui concerne les hommes, le premier est Reynaldo Huanca, un des meilleurs du pays, qui réalise le temps de 44'28''. Il est suivi de Richard Mamani en 45'02''et d'un vétéran, Rolando Pillco, qui termine en 45'47''. Concernant ma fin de course, je me dis que je peux essayer d'être le plus proche possible de l'heure et que l'année prochaine, je pourrai descendre en dessous. Aujourd'hui, il s'agissait avant tout de reprendre la compétition un mois et demi après le marathon de La Paz pour voir si j'avais bien récupéré. Je voulais également me tester et voir où j'en étais par rapport au cycle de VMA que je tente de mettre en place... Cette course était donc un entraînement. Le verdict : vers la fin de la course, je vois la ligne d'arrivée qui se trouve à 3370m d'altitude, je me dis que c'est fini et que j'ai encore de l'énergie, que je pourrais continuer sans problème, ce qui est rare me concernant. Une fois la ligne franchie, j'arrête mon chrono et oh surprise, ma montre indique 1h00'26''. Soit 11' pour les 3 derniers kilomètres, certes en descente... Donc, si on enlève les 30'' perdues au départ, normalement je devrais être légèrement sous l'heure. Résultat de la course : 13km avec 400m+ et 445m- pour un temps de 1h00'26''. Ce qui constitue une bonne base de travail. Une chose est sûre, je ne battrai jamais mes records, ici. Par contre cette année, je vais établir mes temps de référence de La Paz et les années suivantes je tenterai de les améliorer, une motivation supplémentaire pour les années à venir. Il s'agissait donc de ma troisième course à La Paz. Ces courses ressemblent plus à des trails urbains qu'à des courses sur route traditionnelles. C'est une expérience unique même si j'ai hâte de participer à des courses qui auront lieu en dehors de La Paz dans un environnement moins urbain... Patience c'est pour bientôt, en attendant il faut continuer à s'entraîner pour ces objectifs futurs. *-*Les aventures d'un Albigeois en Bolivie !François Croci court depuis une dizaine d'année avec des départs pour l'étranger qui ont coupé régulièrement ses entraînements. Il vient de rejoindre la Bolivie pour une poignée d'années. Il se présente et nous raconte le début de son périple ! "Depuis fin 2008, avec ma femme nous avons vécu dans le Tarn à Castres puis à Albi jusqu'à avril 2013. Pendant cette période je me suis entraîné au TSA puis à Carmaux. Au niveau des résultats sportifs, je possède un record sur marathon de 2H50 à San Sebastian en 2011, sur 10km de 35'30 fin 2010. Après le marathon de San Sebastian, j'ai décidé de m'orienter vers le trail en participant au challenge des trails du Sud-Ouest où j'ai terminé 5ème au général en 2012. En 2013, je me suis lancé sur des distances plus longues comme le trail aux étoiles, le Lozère trail et le trail des Hospitaliers (abandon au 60ème kilo)... Puis en décembre 2013, pour des raisons professionnelles, ma femme, mes enfants et moi, nous avons dû partir pour la Bolivie où nous devrions rester plusieurs années et où je compte réaliser des courses sur route et des trails." Dimanche 19 janvier a eu lieu le premier 10km de l'année en Bolivie, à La Paz, capitale du pays. Départ Plaza Murillo, à 3445m d'altitude, avec la présence en tribune officielle d'Evo Morales, le président del Estado Plurinacional de Bolivia. Cette course constitue la première des 10 courses del Presidente qui auront lieu tout au long de l'année en Bolivie. La Bolivie comportant 9 départements, il y aura donc une course dans chaque capitale des départements, soit 9 courses en plus de celle de ce dimanche, qui a été rajoutée cette année pour fêter la création del Estado Plurinacinal de Bolivia, datant du 22 janvier 2009. A l'issue de ces 10 courses de 10km, il y aura un classement général où les deux premières femmes et les deux premiers hommes seront invités par l'Etat bolivien à participer au fameux 15km de la San Silvestre de Sao Paulo (Brésil). Cette course, qui a lieu le 31 décembre de chaque année, est la plus importante d'Amérique du Sud avec la présence de coureurs africains et des meilleurs coureurs latinos qui ont l'occasion de se confronter à ce qu'ils appellent « la crème de la crème » en terme de coureurs : les africains et plus particulièrement les Kényans et les Éthiopiens. Revenons à ce 10km, première fois que je vais participer à une course en altitude, à plus de 3000m d'altitude. L'acclimatation s'est bien passée et cela fait maintenant deux semaines que j'ai recommencé à courir pour me préparer au marathon de La Paz qui aura lieu le 16 mars. Du coup, j'ai décidé de prendre cette course comme un entraînement. Objectif pour aujourd'hui : 50 minutes. Je participe à cette course avec un ami qui vit depuis quelques années à La Paz. Nous décidons donc de partir tranquillement, nous nous plaçons au milieu du peloton qui comprend un peu moins de 10.000 coureurs (sûrement parce que la course était gratuite) de tout âge (pas de limite d'âge) et de tout niveau. Le départ est donné par le président Evo Morales, lui-même, à 8h du matin. Nous sommes à 3445m d'altitude. Nous allons monter jusqu'à 3475m puis il y aura une petite descente, histoire de revenir à l'altitude de départ, avant de remonter de 15m d+. Nous arrivons au premier kilomètre. Ma montre affiche 5'23''. Il faut dire qu'il y a du monde et que les rues sont assez étroites. Il faut donc slalomer entre les coureurs, les trottoirs et les voitures stationnées. Un peu avant le deuxième kilo, je me retourne pour voir où est exactement mon ami, et je ne le vois pas. Je décide alors de garder mon rythme. Il y a déjà des coureurs qui s'arrêtent, qui marchent. Le peloton commence maintenant à s'étirer et il est plus facile de courir à son rythme. La première partie du parcours est assez facile car il y a beaucoup de descentes avec quelques petites montées qui font monter le rythme cardiaque très rapidement et qui calme directement certaines ardeurs, n'oublions que nous sommes à 3400m d'altitude environ. Bref, le profil de ce début de course me permettra de passer au quatrième kilo en 18'43'' puis au sixième en 27'35''. Mais, mais, voilà, au sixième kilo, ma montre affiche 3295m d'altitude et il reste 4 kilomètres avec 150m d+ à faire. Que de la montée. Les cuisses commencent à dire stop, les pulsations s'affolent. Je commence à être dans le rouge. Mais je me dis qu'il s'agit d'un entraînement et donc qu'il faut le prendre calmement. Mais c'est dur. Quand je pense que pour le marathon de La Paz, il faudra monter pendant 12 kilomètres jusqu'au péage d'El Alto (ville qui surplombe La Paz), situé à 3900m d'altitude, et que le départ sera donné à la Plaza España à 3400m, il faudra donc monter de 500m d+, ensuite il n'y aura que de la descente jusqu'à l'arrivée, située à 3000m d'altitude environ, soit environ 900m d-. Je me dis qu'il faut que je travaille les montées sérieusement et je prépare mes cuisses pour la descente. Revenons à la course, j'ai l'impression de courir au ralenti mais je continue à doubler des coureurs qui ont choisi l'option marche en montée. Au milieu de cette longue montée, je commence à penser aux premiers, sont-ils déjà arrivés ? Et les premières féminines où sont-elles ? Loin devant ? Ces pensées me permettent d'avancer tranquillement, impossible de monter plus vite, les jambes ou le cœur disent stop, pas plus vite. A quelle vitesse les premiers ont-ils monté ces quatre derniers kilomètres ? Tout ce que je peux dire c'est que la première féminine, Sonia CALIZAYA terminera en 40'15'' et que les deux suivantes qui sont Claudia CORNEJO et Vianca PEREYRA termineront respectivement en 40'21'' et 40'28''. Cela a été serré jusqu'à la fin comme chez les hommes où Reynaldo HUANCA (La Paz) termine en 35'37'' devant Rubén ARANDO en 35'42'' et Ausberto LUCAS en 35'46''. Les trois premiers se tiennent en moins de 10'' sur ce parcours très sélectif, c'est peu, très peu. La bataille pour les deux premières places au classement général va être intense. Les premiers femme et homme remportent, également, la somme rondelette de presque 1500€ (soit plus de 10 fois le salaire minimum en Bolivie). Les dix premiers femmes et hommes étaient récompensés, le dixième remportant la modique somme de presque 800€. Ces sommes permettent de développer la course à pied, de favoriser les athlètes de haut niveau qui s'entraînent durement et d'attirer les meilleurs athlètes nationaux. Retour à la course, nous sommes donc vers le neuvième kilo, à ce moment là, je reconnaît l'endroit et je sais que le plus dur est fait, j'encourage une féminine en lui disant que l'arrivée est très proche. Léger faux plat montant puis nous tournons à gauche, cela descend et l'arrivée est juste là, sur la gauche, avec le président Evo Morales et le vice-président Alvaro Linera Garcia qui encouragent les coureurs. Au sujet de la féminine que j'avais encouragé, elle m'aura littéralement déposé dans la descente, sans problème, comme si elle pouvait courir encore et encore. En ce qui me concerne, quand j'ai vu la ligne d'arrivée, je me suis dit : ouf, enfin... Sacré entraînement... Temps réalisé : 49'39'' soit 22'04'' pour faire les 4 derniers kilos. Le dénivelé total de la course approche les 220m d+. Pour faire un temps, il faudra attendre le mois de juillet où aura lieu de nouveau ce 10km du Presidente Evo à La Paz. L'objectif en juillet sera de se rapprocher des 40 minutes. Il y a du travail... *-*Les aventures d'un Albigeois en Bolivie !François Croci court depuis une dizaine d'année avec des départs pour l'étranger qui ont coupé régulièrement ses entraînements. Il vient de rejoindre la Bolivie pour une poignée d'années. Il se présente et nous raconte le début de son périple ! "Depuis fin 2008, avec ma femme nous avons vécu dans le Tarn à Castres puis à Albi jusqu'à avril 2013. Pendant cette période je me suis entraîné au TSA puis à Carmaux. Au niveau des résultats sportifs, je possède un record sur marathon de 2H50 à San Sebastian en 2011, sur 10km de 35'30 fin 2010. Après le marathon de San Sebastian, j'ai décidé de m'orienter vers le trail en participant au challenge des trails du Sud-Ouest où j'ai terminé 5ème au général en 2012. En 2013, je me suis lancé sur des distances plus longues comme le trail aux étoiles, le Lozère trail et le trail des Hospitaliers (abandon au 60ème kilo)... Puis en décembre 2013, pour des raisons professionnelles, ma femme, mes enfants et moi, nous avons dû partir pour la Bolivie où nous devrions rester plusieurs années et où je compte réaliser des courses sur route et des trails." Dimanche 19 janvier a eu lieu le premier 10km de l'année en Bolivie, à La Paz, capitale du pays. Départ Plaza Murillo, à 3445m d'altitude, avec la présence en tribune officielle d'Evo Morales, le président del Estado Plurinacional de Bolivia. Cette course constitue la première des 10 courses del Presidente qui auront lieu tout au long de l'année en Bolivie. La Bolivie comportant 9 départements, il y aura donc une course dans chaque capitale des départements, soit 9 courses en plus de celle de ce dimanche, qui a été rajoutée cette année pour fêter la création del Estado Plurinacinal de Bolivia, datant du 22 janvier 2009. A l'issue de ces 10 courses de 10km, il y aura un classement général où les deux premières femmes et les deux premiers hommes seront invités par l'Etat bolivien à participer au fameux 15km de la San Silvestre de Sao Paulo (Brésil). Cette course, qui a lieu le 31 décembre de chaque année, est la plus importante d'Amérique du Sud avec la présence de coureurs africains et des meilleurs coureurs latinos qui ont l'occasion de se confronter à ce qu'ils appellent « la crème de la crème » en terme de coureurs : les africains et plus particulièrement les Kényans et les Éthiopiens. Revenons à ce 10km, première fois que je vais participer à une course en altitude, à plus de 3000m d'altitude. L'acclimatation s'est bien passée et cela fait maintenant deux semaines que j'ai recommencé à courir pour me préparer au marathon de La Paz qui aura lieu le 16 mars. Du coup, j'ai décidé de prendre cette course comme un entraînement. Objectif pour aujourd'hui : 50 minutes. Je participe à cette course avec un ami qui vit depuis quelques années à La Paz. Nous décidons donc de partir tranquillement, nous nous plaçons au milieu du peloton qui comprend un peu moins de 10.000 coureurs (sûrement parce que la course était gratuite) de tout âge (pas de limite d'âge) et de tout niveau. Le départ est donné par le président Evo Morales, lui-même, à 8h du matin. Nous sommes à 3445m d'altitude. Nous allons monter jusqu'à 3475m puis il y aura une petite descente, histoire de revenir à l'altitude de départ, avant de remonter de 15m d+. Nous arrivons au premier kilomètre. Ma montre affiche 5'23''. Il faut dire qu'il y a du monde et que les rues sont assez étroites. Il faut donc slalomer entre les coureurs, les trottoirs et les voitures stationnées. Un peu avant le deuxième kilo, je me retourne pour voir où est exactement mon ami, et je ne le vois pas. Je décide alors de garder mon rythme. Il y a déjà des coureurs qui s'arrêtent, qui marchent. Le peloton commence maintenant à s'étirer et il est plus facile de courir à son rythme. La première partie du parcours est assez facile car il y a beaucoup de descentes avec quelques petites montées qui font monter le rythme cardiaque très rapidement et qui calme directement certaines ardeurs, n'oublions que nous sommes à 3400m d'altitude environ. Bref, le profil de ce début de course me permettra de passer au quatrième kilo en 18'43'' puis au sixième en 27'35''. Mais, mais, voilà, au sixième kilo, ma montre affiche 3295m d'altitude et il reste 4 kilomètres avec 150m d+ à faire. Que de la montée. Les cuisses commencent à dire stop, les pulsations s'affolent. Je commence à être dans le rouge. Mais je me dis qu'il s'agit d'un entraînement et donc qu'il faut le prendre calmement. Mais c'est dur. Quand je pense que pour le marathon de La Paz, il faudra monter pendant 12 kilomètres jusqu'au péage d'El Alto (ville qui surplombe La Paz), situé à 3900m d'altitude, et que le départ sera donné à la Plaza España à 3400m, il faudra donc monter de 500m d+, ensuite il n'y aura que de la descente jusqu'à l'arrivée, située à 3000m d'altitude environ, soit environ 900m d-. Je me dis qu'il faut que je travaille les montées sérieusement et je prépare mes cuisses pour la descente. Revenons à la course, j'ai l'impression de courir au ralenti mais je continue à doubler des coureurs qui ont choisi l'option marche en montée. Au milieu de cette longue montée, je commence à penser aux premiers, sont-ils déjà arrivés ? Et les premières féminines où sont-elles ? Loin devant ? Ces pensées me permettent d'avancer tranquillement, impossible de monter plus vite, les jambes ou le cœur disent stop, pas plus vite. A quelle vitesse les premiers ont-ils monté ces quatre derniers kilomètres ? Tout ce que je peux dire c'est que la première féminine, Sonia CALIZAYA terminera en 40'15'' et que les deux suivantes qui sont Claudia CORNEJO et Vianca PEREYRA termineront respectivement en 40'21'' et 40'28''. Cela a été serré jusqu'à la fin comme chez les hommes où Reynaldo HUANCA (La Paz) termine en 35'37'' devant Rubén ARANDO en 35'42'' et Ausberto LUCAS en 35'46''. Les trois premiers se tiennent en moins de 10'' sur ce parcours très sélectif, c'est peu, très peu. La bataille pour les deux premières places au classement général va être intense. Les premiers femme et homme remportent, également, la somme rondelette de presque 1500€ (soit plus de 10 fois le salaire minimum en Bolivie). Les dix premiers femmes et hommes étaient récompensés, le dixième remportant la modique somme de presque 800€. Ces sommes permettent de développer la course à pied, de favoriser les athlètes de haut niveau qui s'entraînent durement et d'attirer les meilleurs athlètes nationaux. Retour à la course, nous sommes donc vers le neuvième kilo, à ce moment là, je reconnaît l'endroit et je sais que le plus dur est fait, j'encourage une féminine en lui disant que l'arrivée est très proche. Léger faux plat montant puis nous tournons à gauche, cela descend et l'arrivée est juste là, sur la gauche, avec le président Evo Morales et le vice-président Alvaro Linera Garcia qui encouragent les coureurs. Au sujet de la féminine que j'avais encouragé, elle m'aura littéralement déposé dans la descente, sans problème, comme si elle pouvait courir encore et encore. En ce qui me concerne, quand j'ai vu la ligne d'arrivée, je me suis dit : ouf, enfin... Sacré entraînement... Temps réalisé : 49'39'' soit 22'04'' pour faire les 4 derniers kilos. Le dénivelé total de la course approche les 220m d+. Pour faire un temps, il faudra attendre le mois de juillet où aura lieu de nouveau ce 10km du Presidente Evo à La Paz. L'objectif en juillet sera de se rapprocher des 40 minutes. Il y a du travail... *-*4ème Trail de Rodrigues : tellement authentique, tellement beau !Il y a des paradoxes difficiles à expliquer. Celui du Trail de Rodrigues peut en faire partie tant il est difficile de concevoir d’aller le plus vite possible sur une épreuve qui se déroule dans un endroit où prendre son temps est une vraie religion. Et pourtant cette année, le Trail a connu, pour sa quatrième année consécutive, un succès sans précédent. Tous les records de participants ont été battus et des joélettes se sont même invitées à la fête à la plus grande joie de deux associations d’handicapés notamment !Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Les Rodriguais ne sont pas fainéants, loin s’en faut. Mais le rythme des journées sur la petite île de l’océan indien est bercé par l’intensité de l’astre solaire. Bref quand il fait très chaud, on se repose et du coup on retrouve sans aucun doute le vrai sens du mot « vie » à notre époque où le net fait circuler les infos à la vitesse de la lumière, où des résultats de course à pied, pour parler de ce que je connais, sont déjà publiés avant même que les épreuves n’aient eu lieu !A Rodrigues, certains diront que l’on a fait le tour de l’île en quelques jours seulement et que deux séjours ne serviraient à rien. Malheureux sont ces gens-là et sans doute sont ils prêts à se lasser tout aussi vite de tout ce que l’on peut leur mettre entre les mains. Car à Rodrigues, rien n’est jamais tout à fait pareil d’un jour à l’autre. Et il faudrait certainement plus d’une vie pour pouvoir imaginer connaître tous les recoins du pays sur le bout des doigts. Alors c’est vrai que ce joyau de l’océan indien n’est pas si grand, quelques dizaines de kilomètres carrés à tout casser, mais le lagon est immense et regorge de merveilles, mais les ravines et autres petits monts s’entrelacent magnifiquement pour donner un paysage à couper le souffle. Les activités nature ne manquent pas du coup et chacun, tourné un tant soit peu vers l’extérieur, peut certainement y trouver son bonheur. Je ne vous parle pas non plus de toutes ses couleurs vives qui changent au fil des heures de la journée. Le bleu et le vert du lagon, le blanc et le nacré du sable, les rouges et jaunes de plantes et des ombrelles des habitantes, les verts et les pastels de la végétation… Flamboyants, arbres du voyageur, cocotiers, bananiers, goyaviers, bougainvilliers, le site est préservé, protégé. Déjà les habitants ont compris l’intérêt de faire attention à leur entourage, à leur environnement. A Rodrigues, on peut se laisser tenter par un pêche à la z’ourite, à pieds en bateaux, par une partie de dominos le soir sur une plage, par un petit tour dans le marché local, par une traversée de l’île dans un bus local à l’ambiance débonnaire. A Rodrigues, on communique facilement aussi. Les gens sont souriants, accueillants et toujours prêts à vous répondre, à échanger aussi. Ils ont le temps de vivre ou ils le prennent, c’est comme on veut. Et du coup, on se sent en sécurité. Il n’y a pas de délinquance sur l’île, pas de violence, les conversations s’enchaînent autour d’un petit verre de rhum ou d’une « Phoenix » fraîche. Le paradis existe donc bien…
Mais du coup, l’enfer ne doit pas être si loin et comme on dit, ne faut-il pas avoir côtoyé le plus dur pour connaître le plus doux ? C’est certainement pour cette raison que quelques passionnés de course à pied ont décidé de mettre sur pied, il y a quelques années un trail décliné en trois distances. Deux petites, ouvertes à tous, pour rassembler le plus possible de monde et pourquoi inciter beaucoup de locaux à se mettre au sport aussi et une grande de
Retrouvez toutes les photos du Trail de Rodrigues en cliquant ICI *-*4ème Trail de Rodrigues : tellement authentique, tellement beau !Il y a des paradoxes difficiles à expliquer. Celui du Trail de Rodrigues peut en faire partie tant il est difficile de concevoir d’aller le plus vite possible sur une épreuve qui se déroule dans un endroit où prendre son temps est une vraie religion. Et pourtant cette année, le Trail a connu, pour sa quatrième année consécutive, un succès sans précédent. Tous les records de participants ont été battus et des joélettes se sont même invitées à la fête à la plus grande joie de deux associations d’handicapés notamment !Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Les Rodriguais ne sont pas fainéants, loin s’en faut. Mais le rythme des journées sur la petite île de l’océan indien est bercé par l’intensité de l’astre solaire. Bref quand il fait très chaud, on se repose et du coup on retrouve sans aucun doute le vrai sens du mot « vie » à notre époque où le net fait circuler les infos à la vitesse de la lumière, où des résultats de course à pied, pour parler de ce que je connais, sont déjà publiés avant même que les épreuves n’aient eu lieu !A Rodrigues, certains diront que l’on a fait le tour de l’île en quelques jours seulement et que deux séjours ne serviraient à rien. Malheureux sont ces gens-là et sans doute sont ils prêts à se lasser tout aussi vite de tout ce que l’on peut leur mettre entre les mains. Car à Rodrigues, rien n’est jamais tout à fait pareil d’un jour à l’autre. Et il faudrait certainement plus d’une vie pour pouvoir imaginer connaître tous les recoins du pays sur le bout des doigts. Alors c’est vrai que ce joyau de l’océan indien n’est pas si grand, quelques dizaines de kilomètres carrés à tout casser, mais le lagon est immense et regorge de merveilles, mais les ravines et autres petits monts s’entrelacent magnifiquement pour donner un paysage à couper le souffle. Les activités nature ne manquent pas du coup et chacun, tourné un tant soit peu vers l’extérieur, peut certainement y trouver son bonheur. Je ne vous parle pas non plus de toutes ses couleurs vives qui changent au fil des heures de la journée. Le bleu et le vert du lagon, le blanc et le nacré du sable, les rouges et jaunes de plantes et des ombrelles des habitantes, les verts et les pastels de la végétation… Flamboyants, arbres du voyageur, cocotiers, bananiers, goyaviers, bougainvilliers, le site est préservé, protégé. Déjà les habitants ont compris l’intérêt de faire attention à leur entourage, à leur environnement. A Rodrigues, on peut se laisser tenter par un pêche à la z’ourite, à pieds en bateaux, par une partie de dominos le soir sur une plage, par un petit tour dans le marché local, par une traversée de l’île dans un bus local à l’ambiance débonnaire. A Rodrigues, on communique facilement aussi. Les gens sont souriants, accueillants et toujours prêts à vous répondre, à échanger aussi. Ils ont le temps de vivre ou ils le prennent, c’est comme on veut. Et du coup, on se sent en sécurité. Il n’y a pas de délinquance sur l’île, pas de violence, les conversations s’enchaînent autour d’un petit verre de rhum ou d’une « Phoenix » fraîche. Le paradis existe donc bien…
Mais du coup, l’enfer ne doit pas être si loin et comme on dit, ne faut-il pas avoir côtoyé le plus dur pour connaître le plus doux ? C’est certainement pour cette raison que quelques passionnés de course à pied ont décidé de mettre sur pied, il y a quelques années un trail décliné en trois distances. Deux petites, ouvertes à tous, pour rassembler le plus possible de monde et pourquoi inciter beaucoup de locaux à se mettre au sport aussi et une grande de
Retrouvez toutes les photos du Trail de Rodrigues en cliquant ICI *-*Nouveau week-end à Tataouine ! Tataouine, un lieu magique, le bout du monde lorsqu’on s’y réfère. On pense alors envoyer quelqu’un au diable quand il ne s’agit que d’un paradis. Une autre planète, sans doute, parmi d’autres étoiles. Un oasis, un havre de paix, un lieu de vie en plein désert. Cette fois, on n’y vient pas faire du cinéma*. Seulement courir, courir et se recueillir. Rencontrer et découvrir. C’est donc là-bas le trésor : l’aviez vous cherché ? Vous l’avez manqué. Sur ces vagues de dune, les jambes et le corps meurtris par les efforts, les yeux rivés vers le ciel d’un bleu roi, l’heureux coureur scrute l’horizon. Il poursuit sa course entre les pierres, hume, profite de chaque grain de sable. Le sac et l’outre lui collent à la peau. Ses tempes sont blanchies de sel. Il fait doux, la lumière intense renvoie des couleurs vives. Du bleu, du blanc, de l’ocre. Sous les pieds de l’infatigable qui chemine, l’immensité du désert. Ses pas sont feutrés. Ici, le silence s’écoute, il suffit de lui tendre l’oreille. Il ferme alors les yeux. Et son imagination déborde. Deux jours durant. Le temps de vivre une des plus belles aventures que la vie puisse réserver : un week-end évasion à Tataouine. Nouveau week-end à Tataouine ! Tataouine, un lieu magique, le bout du monde lorsqu’on s’y réfère. On pense alors envoyer quelqu’un au diable quand il ne s’agit que d’un paradis. Une autre planète, sans doute, parmi d’autres étoiles. Un oasis, un havre de paix, un lieu de vie en plein désert. Cette fois, on n’y vient pas faire du cinéma*. Seulement courir, courir et se recueillir. Rencontrer et découvrir. C’est donc là-bas le trésor : l’aviez vous cherché ? Vous l’avez manqué. Sur ces vagues de dune, les jambes et le corps meurtris par les efforts, les yeux rivés vers le ciel d’un bleu roi, l’heureux coureur scrute l’horizon. Il poursuit sa course entre les pierres, hume, profite de chaque grain de sable. Le sac et l’outre lui collent à la peau. Ses tempes sont blanchies de sel. Il fait doux, la lumière intense renvoie des couleurs vives. Du bleu, du blanc, de l’ocre. Sous les pieds de l’infatigable qui chemine, l’immensité du désert. Ses pas sont feutrés. Ici, le silence s’écoute, il suffit de lui tendre l’oreille. Il ferme alors les yeux. Et son imagination déborde. Deux jours durant. Le temps de vivre une des plus belles aventures que la vie puisse réserver : un week-end évasion à Tataouine. Une reine et un roi kenyans au marathon de Madagascar !Le Marathon International d’Antananarivo a vu le sacre de deux illustres représentants du Kenya, malgré une concurrence malgache résolument fière. Pour sa 13e édition, l’épreuve annuelle de fond de la capitale malgache nous a réservé un beau spectacle, avec en prime un finish empreint de suspense chez les hommes.
Une reine et un roi kenyans au marathon de Madagascar !Le Marathon International d’Antananarivo a vu le sacre de deux illustres représentants du Kenya, malgré une concurrence malgache résolument fière. Pour sa 13e édition, l’épreuve annuelle de fond de la capitale malgache nous a réservé un beau spectacle, avec en prime un finish empreint de suspense chez les hommes.
Le Grand Raid de la Réunion 2012 : quand Kilian s'offre le Maïdo !Cela fait déjà quelques heures que je poireaute dans la montée du Maïdo. Les coureurs du Grand Raid doivent passer par là. Tous. Sans exception. C’est la grande nouveauté de l’année. C’est même pour cela que le parcours a été un poil rallongé. J’ai suivi les prévisions horaires du road-book et je me pointe donc un peu en avance sur place. Depuis Saint-Paul, une des principales villes de la côté ouest de l’île, il faut bien trois quarts d’heure pour monter tout là haut. Successions de virage sans fin où il faut anticiper les véhicules qui descendent pour ne pas se retrouver dans la ravine… Il ne fait pas beau. Les raideurs qui sont partis la veille au soir ont déjà bien été arrosés durant la nuit par les pluies incessantes, et annoncées donc suite au passage d’une dépression dans la zone, ils ne seront pas plus gâtés, du moins pour les premiers, dans cette portion. Et dire qu’ils sortent à peine du cirque de Mafate où la chaleur les aura accablés. C’est aussi ça le Grand Raid, des changements de conditions de température qui font mal au corps et qui vous minent l’esprit. Difficile de se garer en débouchant tout là haut. Je sors d’une épaisse brume pour entrevoir un rayon de soleil. L’environnement est rocailleux, sec et désolé, quasi lunaire dans des énormes dalles de roche volcanique. L’ambiance est posée. Il y a déjà des dizaines de voitures, pour ne pas dire des centaines… Il n’y aucune aire de stationnement si ce ne sont quelques renfoncements sur le bord de la route qui sont censés accueillir dans l’année quelques randonneurs volontaires. Un petit bout d’herbe sur le bas-côté fera mon affaire. Je termine, comme tout le monde les derniers mètres, à pied, en montée… Au sommet, c’est une vraie ambiance de kermesse. Environ une centaine de personnes a pris d’assaut le sommet qui ressemble à une arrivée de Tour de France. Les serviettes servent de tapis. Les uns grignotent tranquillement, les autres scrutent déjà le fond de la vallée. Mais il va falloir attendre. Et pas qu’un peu… Les leaders ont pris du retard sur l’horaire le plus pessimiste. La faute à ce foutu parcours qui est de plus en plus rude. Quand vous pensez que même Kilian, l’extraterrestre, va mettre plus de 26h pour arriver au bout. Cela vous pose la course. Le dixième pointera en 35h. Ouf ! Je commence donc à descendre un peu. Pour taper un ou deux clichés sympas. Mais le petit sentier pas plus large qu’un triple décimètre est déjà noir de monde. Chacun essaye de trouver sa place. Personne ne veut rater l’arrivée des premiers. Personne ne veut louper le passage de Kilian surtout. C’est devenu une véritable star sur l’île. Un demi-dieu vivant. Quand on connaît la passion des réunionnais pour la course de montagne, on peut facilement imaginer le statut que peut occuper le meilleur traileur au monde. J’ai rarement vu autant de randonneurs à cet endroit. Et pour cause, c’est la pente la plus dure que l’on peut trouver sur l’île. Ou peu s’en faut. A croire qu’énormément de réunionnais se sont mis au sport et ont franchi le pas. C’est bien de le penser en tout cas… Mieux vaut être en montagne en train de crapahuter que de s’envoyer un dernier petit verre de rhum arrangé… Ce n’est qu’un avis ! Les passages de brume succèdent aux passages ensoleillés. L’attente semble hors du temps. A l’instant, vous n’y voyez plus rien. Vous êtes enveloppé de la tête au pied et il vous faut deviner où vous conduira le prochain mètre sur le sentier. L’instant d’après vous êtes projeté sur la totalité du cirque qui s’offre enfin à vous. Vous devinez ainsi facilement La Brèche en contrebas d’où vont surgir les raideurs. Kilian devait passer à 13h30. Il ne sera là qu’à 16h. Attendre. Ronger son frein. Parler avec d’autres passionnés. C’est un grand jour à la Réunion. Tout le monde est prêt à braver la montagne, les éléments, à faire partie de la fête. Chacun connaît cette spécialité qu’est le trail, peut citer le nom des plus grands champions, détailler leur palmarès. C’est impressionnant. Je croise Christophe Jacquerod et sa compagne qui ont décidé, sacs au dos, de descendre tout à fait en bas, vers Roche Plate. Véritable petit paradis, hameau de quelques maisons, niché en plein cœur de Mafate. Accessible que par la sente. Que par la force des mollets. Le Suisse est un ancien vainqueur du Grand Raid. Il l’avait emporté ex-aequo avec Vincent Delebarre. Tous les locaux s’en souviennent encore. Il a donc reçu, tout comme tous les anciens vainqueurs, son invitation pour venir participer à la 20ème édition. Vincent aura pris le départ. Pas lui donc qui se remet tout juste d’une opération à son tendon d’Achille. Ses yeux pétillent tout de même d’un certain amour pour l’île… Il se souvient de sa victoire et de cet engouement local qu’il n’aura jamais plus retrouvé. Jacquerod reste aussi l’un des plus beaux palmarès de la discipline. Et puis bientôt ; c’est la meute. Je vois un homme arc-bouté sur lui-même jusque quelques lacets en contrebas. Les voix se sont élevées dans la montagne, précédant l’arrivée du champion. Il a les mains posées sur les cuisses qui le propulse à chaque impulsion vers le haut. D’ici le rythme parait timide, on a même l’impression qu’il souffre. Mais Kilian avance et ne s’arrête pas. Et à vouloir le suivre quelques kilomètres pour essayer de saisir l’image au vol, je me rends vite compte que l’allure est encore élevée. Derrière lui, une bonne dizaine de réunionnais lui emboîtent le pas. Certains depuis le bas, beaucoup depuis quelques centaines de mètres seulement. Ca braille, ça rigole, ça crie. C’est la fête de la montagne. Des petits appareils photos de poche, des petites caméras miniatures, tout le monde veut sa part du gâteau. Kilian entame même une petite chanson quand son pote espagnol, caméraman Salomon, vient à sa hauteur pour immortaliser la scène. « It’s a baby girl… » Sûrement un pari d’avant course ? Allez savoir… En tout cas, il n’a pas l’air déstabilisé par cette garde rapprochée. Il reste dans sa bulle. Il trace sa route. Jusque-là, il était en compagnie de son compatriote Iker Kerera. Celui-ci a eu un gros coup de barre quelques instants plus tôt. On a même cru d’ailleurs qu’il abandonnerait tout de suite. Mais il repartira et c’est bien qui passera au sommet du Maïdo en deuxième position. Peut-être un peu trop rapidement d’ailleurs car il stoppera tout de même plus loin et définitivement. Au ravito, c’est une foule compacte et dense qui entoure « la bête curieuse » quand elle s’assoie cinq minutes pour se désaltérer, manger et enfiler son coupe-vent. Il parle, sourie, répond aux sollicitations de la presse locale. Il n’a pas l’air de souffrir. Mais de quelle matière est-il fait ? Kilian s’envole ainsi vers une victoire écrite à l’avance. Quand on le laisse, il est seul. Plus personne ne veut ou ne peut le suivre. Il entame la descente. Quelques kilomètres plus loin, un dernier coureur toutefois lui demande gentiment si ça le dérange qu’il l’accompagne un peu. Il répond : « pas de souci ». Je m’arrête là. La magie du moment est passée. On comprend mieux ainsi comment ce coureur est devenu une légende. A la fois indestructible et tellement humain. Mais que cherche-t-il vraiment ? Jusqu’à où ira-t-il ? Il a déjà tout gagné, battu tous les records. Et il est encore si jeune. Peut-être un absolu total qui peut le porter vers des horizons que nous n’osons même pas imaginer ? Mais cela est une autre histoire… Bientôt passeront Iker qui abandonnera plus loin, Antoine Guillon qui à sa manière de gestionnaire de génie, a réussi finalement à prendre la deuxième place, encore une fois, Sébastien Buffard, qui stoppera aussi et puis Arnaud Lejeune, magnifique troisième au final ! La nuit commence à tomber. Pour beaucoup de coureurs, la montée du Maïdo se fera donc dans le noir. C’est peut-être pas plus mal après tout. Ne pas voir la difficulté, c’est déjà la dompter un peu…. Moi je repars vers le départ de l’autre course du week-end, la Mascareignes et ses 63km, du côté de Grand Ilet, à l’opposée d’ici… Mais c’est une autre histoire aussi. Cet après-midi passée à crapahuter avec les meilleurs traileurs du monde restera à jamais gravée dans ma mémoire. C’est la magie du Grand Raid de la Réunion. Une ambiance extraordinaire parée d’une convivialité sans borne… C’est le nec plus ultra ! Pourvu que cela puisse perdurer ainsi encore quelques décennies…
Retrouvez toutes les photos du Grand Raid 2012 en cliquant ICI *-*Le Grand Raid de la Réunion 2012 : quand Kilian s'offre le Maïdo !Cela fait déjà quelques heures que je poireaute dans la montée du Maïdo. Les coureurs du Grand Raid doivent passer par là. Tous. Sans exception. C’est la grande nouveauté de l’année. C’est même pour cela que le parcours a été un poil rallongé. J’ai suivi les prévisions horaires du road-book et je me pointe donc un peu en avance sur place. Depuis Saint-Paul, une des principales villes de la côté ouest de l’île, il faut bien trois quarts d’heure pour monter tout là haut. Successions de virage sans fin où il faut anticiper les véhicules qui descendent pour ne pas se retrouver dans la ravine… Il ne fait pas beau. Les raideurs qui sont partis la veille au soir ont déjà bien été arrosés durant la nuit par les pluies incessantes, et annoncées donc suite au passage d’une dépression dans la zone, ils ne seront pas plus gâtés, du moins pour les premiers, dans cette portion. Et dire qu’ils sortent à peine du cirque de Mafate où la chaleur les aura accablés. C’est aussi ça le Grand Raid, des changements de conditions de température qui font mal au corps et qui vous minent l’esprit. Difficile de se garer en débouchant tout là haut. Je sors d’une épaisse brume pour entrevoir un rayon de soleil. L’environnement est rocailleux, sec et désolé, quasi lunaire dans des énormes dalles de roche volcanique. L’ambiance est posée. Il y a déjà des dizaines de voitures, pour ne pas dire des centaines… Il n’y aucune aire de stationnement si ce ne sont quelques renfoncements sur le bord de la route qui sont censés accueillir dans l’année quelques randonneurs volontaires. Un petit bout d’herbe sur le bas-côté fera mon affaire. Je termine, comme tout le monde les derniers mètres, à pied, en montée… Au sommet, c’est une vraie ambiance de kermesse. Environ une centaine de personnes a pris d’assaut le sommet qui ressemble à une arrivée de Tour de France. Les serviettes servent de tapis. Les uns grignotent tranquillement, les autres scrutent déjà le fond de la vallée. Mais il va falloir attendre. Et pas qu’un peu… Les leaders ont pris du retard sur l’horaire le plus pessimiste. La faute à ce foutu parcours qui est de plus en plus rude. Quand vous pensez que même Kilian, l’extraterrestre, va mettre plus de 26h pour arriver au bout. Cela vous pose la course. Le dixième pointera en 35h. Ouf ! Je commence donc à descendre un peu. Pour taper un ou deux clichés sympas. Mais le petit sentier pas plus large qu’un triple décimètre est déjà noir de monde. Chacun essaye de trouver sa place. Personne ne veut rater l’arrivée des premiers. Personne ne veut louper le passage de Kilian surtout. C’est devenu une véritable star sur l’île. Un demi-dieu vivant. Quand on connaît la passion des réunionnais pour la course de montagne, on peut facilement imaginer le statut que peut occuper le meilleur traileur au monde. J’ai rarement vu autant de randonneurs à cet endroit. Et pour cause, c’est la pente la plus dure que l’on peut trouver sur l’île. Ou peu s’en faut. A croire qu’énormément de réunionnais se sont mis au sport et ont franchi le pas. C’est bien de le penser en tout cas… Mieux vaut être en montagne en train de crapahuter que de s’envoyer un dernier petit verre de rhum arrangé… Ce n’est qu’un avis ! Les passages de brume succèdent aux passages ensoleillés. L’attente semble hors du temps. A l’instant, vous n’y voyez plus rien. Vous êtes enveloppé de la tête au pied et il vous faut deviner où vous conduira le prochain mètre sur le sentier. L’instant d’après vous êtes projeté sur la totalité du cirque qui s’offre enfin à vous. Vous devinez ainsi facilement La Brèche en contrebas d’où vont surgir les raideurs. Kilian devait passer à 13h30. Il ne sera là qu’à 16h. Attendre. Ronger son frein. Parler avec d’autres passionnés. C’est un grand jour à la Réunion. Tout le monde est prêt à braver la montagne, les éléments, à faire partie de la fête. Chacun connaît cette spécialité qu’est le trail, peut citer le nom des plus grands champions, détailler leur palmarès. C’est impressionnant. Je croise Christophe Jacquerod et sa compagne qui ont décidé, sacs au dos, de descendre tout à fait en bas, vers Roche Plate. Véritable petit paradis, hameau de quelques maisons, niché en plein cœur de Mafate. Accessible que par la sente. Que par la force des mollets. Le Suisse est un ancien vainqueur du Grand Raid. Il l’avait emporté ex-aequo avec Vincent Delebarre. Tous les locaux s’en souviennent encore. Il a donc reçu, tout comme tous les anciens vainqueurs, son invitation pour venir participer à la 20ème édition. Vincent aura pris le départ. Pas lui donc qui se remet tout juste d’une opération à son tendon d’Achille. Ses yeux pétillent tout de même d’un certain amour pour l’île… Il se souvient de sa victoire et de cet engouement local qu’il n’aura jamais plus retrouvé. Jacquerod reste aussi l’un des plus beaux palmarès de la discipline. Et puis bientôt ; c’est la meute. Je vois un homme arc-bouté sur lui-même jusque quelques lacets en contrebas. Les voix se sont élevées dans la montagne, précédant l’arrivée du champion. Il a les mains posées sur les cuisses qui le propulse à chaque impulsion vers le haut. D’ici le rythme parait timide, on a même l’impression qu’il souffre. Mais Kilian avance et ne s’arrête pas. Et à vouloir le suivre quelques kilomètres pour essayer de saisir l’image au vol, je me rends vite compte que l’allure est encore élevée. Derrière lui, une bonne dizaine de réunionnais lui emboîtent le pas. Certains depuis le bas, beaucoup depuis quelques centaines de mètres seulement. Ca braille, ça rigole, ça crie. C’est la fête de la montagne. Des petits appareils photos de poche, des petites caméras miniatures, tout le monde veut sa part du gâteau. Kilian entame même une petite chanson quand son pote espagnol, caméraman Salomon, vient à sa hauteur pour immortaliser la scène. « It’s a baby girl… » Sûrement un pari d’avant course ? Allez savoir… En tout cas, il n’a pas l’air déstabilisé par cette garde rapprochée. Il reste dans sa bulle. Il trace sa route. Jusque-là, il était en compagnie de son compatriote Iker Kerera. Celui-ci a eu un gros coup de barre quelques instants plus tôt. On a même cru d’ailleurs qu’il abandonnerait tout de suite. Mais il repartira et c’est bien qui passera au sommet du Maïdo en deuxième position. Peut-être un peu trop rapidement d’ailleurs car il stoppera tout de même plus loin et définitivement. Au ravito, c’est une foule compacte et dense qui entoure « la bête curieuse » quand elle s’assoie cinq minutes pour se désaltérer, manger et enfiler son coupe-vent. Il parle, sourie, répond aux sollicitations de la presse locale. Il n’a pas l’air de souffrir. Mais de quelle matière est-il fait ? Kilian s’envole ainsi vers une victoire écrite à l’avance. Quand on le laisse, il est seul. Plus personne ne veut ou ne peut le suivre. Il entame la descente. Quelques kilomètres plus loin, un dernier coureur toutefois lui demande gentiment si ça le dérange qu’il l’accompagne un peu. Il répond : « pas de souci ». Je m’arrête là. La magie du moment est passée. On comprend mieux ainsi comment ce coureur est devenu une légende. A la fois indestructible et tellement humain. Mais que cherche-t-il vraiment ? Jusqu’à où ira-t-il ? Il a déjà tout gagné, battu tous les records. Et il est encore si jeune. Peut-être un absolu total qui peut le porter vers des horizons que nous n’osons même pas imaginer ? Mais cela est une autre histoire… Bientôt passeront Iker qui abandonnera plus loin, Antoine Guillon qui à sa manière de gestionnaire de génie, a réussi finalement à prendre la deuxième place, encore une fois, Sébastien Buffard, qui stoppera aussi et puis Arnaud Lejeune, magnifique troisième au final ! La nuit commence à tomber. Pour beaucoup de coureurs, la montée du Maïdo se fera donc dans le noir. C’est peut-être pas plus mal après tout. Ne pas voir la difficulté, c’est déjà la dompter un peu…. Moi je repars vers le départ de l’autre course du week-end, la Mascareignes et ses 63km, du côté de Grand Ilet, à l’opposée d’ici… Mais c’est une autre histoire aussi. Cet après-midi passée à crapahuter avec les meilleurs traileurs du monde restera à jamais gravée dans ma mémoire. C’est la magie du Grand Raid de la Réunion. Une ambiance extraordinaire parée d’une convivialité sans borne… C’est le nec plus ultra ! Pourvu que cela puisse perdurer ainsi encore quelques décennies…
Retrouvez toutes les photos du Grand Raid 2012 en cliquant ICI *-*Runfire Cappadocia : entre paradis et enfer !!Bien sûr, il y a le dépassement de soi, la recherche de ses extrêmes limites, le regard sur soi, une introspection qui pousse l’ultra marathonien dans ses derniers retranchements. Plus l’épreuve est difficile, plus l’extase est grande. Le Runfire Cappadocia est certainement l’un des ultra-marathons les plus difficiles au monde. La course du feu. Six jours d’enfer à vivre au paradis. Les règles sont strictes, le décor grandiose. En juillet, en Turquie, il fait chaud, si chaud. Bâté, le concurrent charrie sur son dos une autonomie complète. Ainsi, il part vigoureux. Jusqu’à l’épuisement, il portera ses pieds l’un devant l’autre. Six jours durant. Après deux éditions disputées en 2010 et 2011 le long de la voie lycienne sur les rivages méditerranéens du sud de la Turquie, l'aventure s’est perpétuée cette année dans un autre royaume, la Cappadoce. L’organisation, dirigée par le docteur Taner Damci, réglée comme du papier musique que distillerait un orgue de barbarie, sait livrer de formidables prestations. Elle a créé cette année le Runfire Cappadocia Ultra Marathon, une course mobile, itinérante courue en six étapes sur 240 km au sein d'un site historique considéré comme un héritage culturel unique sur notre bonne Terre, celle que l’on aime tant fouler. Elle a offert aux participants la chaleur du désert, l'atmosphère mystique d’un décor hors normes et un environnement naturel aussi surprenant que varié. Ce fut beau, très beau, aussi beau que difficile.
*-* Runfire Cappadocia : entre paradis et enfer !!Bien sûr, il y a le dépassement de soi, la recherche de ses extrêmes limites, le regard sur soi, une introspection qui pousse l’ultra marathonien dans ses derniers retranchements. Plus l’épreuve est difficile, plus l’extase est grande. Le Runfire Cappadocia est certainement l’un des ultra-marathons les plus difficiles au monde. La course du feu. Six jours d’enfer à vivre au paradis. Les règles sont strictes, le décor grandiose. En juillet, en Turquie, il fait chaud, si chaud. Bâté, le concurrent charrie sur son dos une autonomie complète. Ainsi, il part vigoureux. Jusqu’à l’épuisement, il portera ses pieds l’un devant l’autre. Six jours durant. Après deux éditions disputées en 2010 et 2011 le long de la voie lycienne sur les rivages méditerranéens du sud de la Turquie, l'aventure s’est perpétuée cette année dans un autre royaume, la Cappadoce. L’organisation, dirigée par le docteur Taner Damci, réglée comme du papier musique que distillerait un orgue de barbarie, sait livrer de formidables prestations. Elle a créé cette année le Runfire Cappadocia Ultra Marathon, une course mobile, itinérante courue en six étapes sur 240 km au sein d'un site historique considéré comme un héritage culturel unique sur notre bonne Terre, celle que l’on aime tant fouler. Elle a offert aux participants la chaleur du désert, l'atmosphère mystique d’un décor hors normes et un environnement naturel aussi surprenant que varié. Ce fut beau, très beau, aussi beau que difficile.
*-* Une nouvelle station de Trail dans le Vercors...Après la station de Saint-Pierre de Chartreuse, l’an dernier, c’est Villard de Lans qui lance cette année sa station de Trail, ouvert à tous les types de pratiquants, occasionnelles comme confirmés. L’ouverture officielle à été effectuée le 30 juin dernier, avec la Montée infernale qui a été remportée par le skieur de fond andorran du team Grenoble, François Soulié. Renseignements Station de Trail du Vercors: Office de Tourisme de Villard de Lans
Une nouvelle station de Trail dans le Vercors...Après la station de Saint-Pierre de Chartreuse, l’an dernier, c’est Villard de Lans qui lance cette année sa station de Trail, ouvert à tous les types de pratiquants, occasionnelles comme confirmés. L’ouverture officielle à été effectuée le 30 juin dernier, avec la Montée infernale qui a été remportée par le skieur de fond andorran du team Grenoble, François Soulié. Renseignements Station de Trail du Vercors: Office de Tourisme de Villard de Lans
Sur les traces du Trail du "Petit train de la Haute-Somme"1916. la Somme. Au pays des coquelicots, dans les tranchées, le front s’en enlisé. La campagne est dévastée. Front, postes d’observation, lignes, casemates, arrières. Les régiments anglais encaissent les assauts, préparent l’offensive. Un va et vient incessant d’hommes, de chevaux, de canons, d’obus, de munitions. Une ligne de petit train à vapeur est créée, du canal de la Somme aux collines qui surplombent les étangs, un petit train qui, remis en état par une poignée d’irréductibles passionnés, dessert toujours la campagne, serpente, toussote. Son tchou-tchou n’effraie guère plus que les canards et les hérons. Son allure colorée d’un autre temps amuse les pêcheurs. Brice de Singo (bricero@laposte.net)
Sur les traces du Trail du "Petit train de la Haute-Somme"1916. la Somme. Au pays des coquelicots, dans les tranchées, le front s’en enlisé. La campagne est dévastée. Front, postes d’observation, lignes, casemates, arrières. Les régiments anglais encaissent les assauts, préparent l’offensive. Un va et vient incessant d’hommes, de chevaux, de canons, d’obus, de munitions. Une ligne de petit train à vapeur est créée, du canal de la Somme aux collines qui surplombent les étangs, un petit train qui, remis en état par une poignée d’irréductibles passionnés, dessert toujours la campagne, serpente, toussote. Son tchou-tchou n’effraie guère plus que les canards et les hérons. Son allure colorée d’un autre temps amuse les pêcheurs. Brice de Singo (bricero@laposte.net)
Vincent Rivoire, héros de la Transmartinique 2011La douceur de vivre et la nonchalance qui règnent sur la Martinique cachent une épreuve au caractère sacrément trempé. Un vrai bonheur pour ceux qui souhaitent découvrir le cœur sauvage de l’ile, une surprise de taille pour ceux qui n’en connaissent que les plages de sable et les cocotiers …Pour tous, cet ultra de 133km et 5300m D+ fut un singulier cocktail : 30% de jungle dense, 30% de bananeraies et champs de canne à sucre, 30% de littoral et de plages de sable. Sans oublier une note volcanique avec l’ascension de la montagne pelée. Un cocktail suave et épicé à la fois. Mais le secret du barman, c’est l’excellente organisation offerte par l’équipe Manikou. Des passionnés de course nature, eux aussi, proches des coureurs et qui ont compris qu’une organisation sérieuse et dévouée était un gage pour donner à cet ultra la dimension qu’il mérite.Pour moi, l’aventure avait commencé par l’envie de refaire un bel ultra pour mes 50 ans. Après trois années d’une pause (relative !) sur des distances plus modérées où des courses à étape comme la Transtica en 2010, le démon du non-stop est revenu me chatouiller les mollets …C’est donc cinq jours avant la course que je débarque à la Martinique, histoire de m’acclimater à la chaleur humide qui règne à l’intersaison tropicale. Entre les ballades à la découverte de l’ile et de ses habitants, j’en profite pour faire deux petites reconnaissances du parcours. A J-4, nous allons avec Rémy Jégard sur la côte vers Cap Chevalier, alternance de petites criques de sable, de forêt littorale boueuse, d’escarpements rocheux et de landes, nous y croisons Régis et Christine Coumenges, le monde des Ultra-trailers est petit ... Sur le deuxième tiers de course, nous traversons d’immenses bananeraies mais aussi des champs de canne à sucre dont certaines sections sont d’interminables ornières de boue dans lesquelles nous laissons beaucoup d’énergie. Les remontées dans les hauteurs permettent d’admirer les magnifiques paysages où la vue porte jusqu’à la côte. Des encouragements chaleureux fusent parfois des maisons. Vincent Rivoire Vincent Rivoire, héros de la Transmartinique 2011La douceur de vivre et la nonchalance qui règnent sur la Martinique cachent une épreuve au caractère sacrément trempé. Un vrai bonheur pour ceux qui souhaitent découvrir le cœur sauvage de l’ile, une surprise de taille pour ceux qui n’en connaissent que les plages de sable et les cocotiers …Pour tous, cet ultra de 133km et 5300m D+ fut un singulier cocktail : 30% de jungle dense, 30% de bananeraies et champs de canne à sucre, 30% de littoral et de plages de sable. Sans oublier une note volcanique avec l’ascension de la montagne pelée. Un cocktail suave et épicé à la fois. Mais le secret du barman, c’est l’excellente organisation offerte par l’équipe Manikou. Des passionnés de course nature, eux aussi, proches des coureurs et qui ont compris qu’une organisation sérieuse et dévouée était un gage pour donner à cet ultra la dimension qu’il mérite.Pour moi, l’aventure avait commencé par l’envie de refaire un bel ultra pour mes 50 ans. Après trois années d’une pause (relative !) sur des distances plus modérées où des courses à étape comme la Transtica en 2010, le démon du non-stop est revenu me chatouiller les mollets …C’est donc cinq jours avant la course que je débarque à la Martinique, histoire de m’acclimater à la chaleur humide qui règne à l’intersaison tropicale. Entre les ballades à la découverte de l’ile et de ses habitants, j’en profite pour faire deux petites reconnaissances du parcours. A J-4, nous allons avec Rémy Jégard sur la côte vers Cap Chevalier, alternance de petites criques de sable, de forêt littorale boueuse, d’escarpements rocheux et de landes, nous y croisons Régis et Christine Coumenges, le monde des Ultra-trailers est petit ... Sur le deuxième tiers de course, nous traversons d’immenses bananeraies mais aussi des champs de canne à sucre dont certaines sections sont d’interminables ornières de boue dans lesquelles nous laissons beaucoup d’énergie. Les remontées dans les hauteurs permettent d’admirer les magnifiques paysages où la vue porte jusqu’à la côte. Des encouragements chaleureux fusent parfois des maisons. Vincent Rivoire Trail de Rodrigues : l'entrée du paradis...Il y a des courses comme cela qui vous marquent à jamais. Le Trail de Rodrigues en fait forcément partie. Ce petit pays est envoûtant, captivant, relaxant... très nature aussi. Et ce sont autant de qualités qui attirent avant toute chose les traileurs de tous bords... Laissez-vous tenter par cette nouvelle aventure. Sans doute la dernière au vrai goût d'authentique...Mon histoire démarre il y a quelques années de cela déjà. Six ans pour être précis. J'étais allé en vacances une semaine à Rodrigues. Sans doute parce que j'avais habité plusieurs années du côté de la Réunion et comme c'est juste à côté, je m'étais toujours promis d'y faire un petit saut. Au moins une fois. Et bien m'en a pris puisque je fus à l'époque subjugué par ce petit joyau de l'océan indien. Imaginez tout de même une île de 18km de long sur 6km de large, peuplée de 38000 âmes seulement. Cela peut laisser perplexe. On se demande d'emblée comment on ne va pas s'y ennuyer... Qu'est-ce que l'on va pouvoir faire après avoir fait une ou deux fois le tour de l'île? Et bien de l'avion déjà, les doutes s'envolent avec la première image qui nous saute aux yeux. L'île est faite de monts et vallées toutes plus encaissées les unes que les autres. Un enchevêtrement d'anses et de ravines, une mutitudes de petites plages et de monts aux noms évocateurs... patates, citron, cabris, cocos... Sans aucun doute possible, il faudra pas mal de temps pour tout découvrir. Mais ce qui m'aura le plus marqué durant cette première semaine d'approche, c'est la gentillesse et la simplicité des habitants. Dès que vous sortez de l'avion, les sourires et politesses sont les rois. Il faut laisser son stress et ses tracas à bord, à Rodrigues on peut dire que le temps coule plus lentement qu'ailleurs. Pas de violence, pas de délinquance, pas de délits, que des hommes respectueux et qui prennent le temps de vivre. Sans doute un des endroits les plus calmes et reposants qui soient au monde... Bref quand l'an passé, j'ai entendu parler qu'un trail avait eu lieu, j'ai tout de suite prêté l'oreille. J'ai eu un peu de mal à m'imaginer un parcours de 35 km sur ce petit bout de paradis, j'ai eu encore plus de mal à envisager des Rodriguais se dépêchant pour rejoindre une ligne d'arrivée. Et pourtant la réalité devait bien vite me rattraper. La première édition du Trail de Rodrigues avait réuni près de deux cents coureurs, entre un 5, un 10 et un 35km, la deuxième édition allait être un énorme succès avec plus de 500 participants. Les coureurs seront venus de partout dans le monde, Réunion et Maurice en tête, bien sûr, mais aussi France, Inde, Allemagne... Tout le travail entrepris par l'Office du Tourisme de l'île depuis quelques années commence vraiment à payer. A Rodrigues, aussi bizarre que cela puisse paraître, on a la fibre athlétisme et un comité a même été crée. C'est le sport phare au même titre que le football. Et les locaux, en quelques années de pratique seulement, ont fait mieux que de s'adapter au trail. Ils sont devenus bons et jouent la gagne... On le verra plus tard. Aussi me voilà avec mon short, mon tee-shirt et mon porte bidon au départ de cette deuxième édition. Malheureusement pour moi je ne pourrai arriver sur place que la veille de la course. Le voyage est assez long, ne s'y trompons pas ! Rodrigues ne se donne pas aussi facilement aux étrangers. Il faut soit passer par la Réunion, soit par l'ïle Maurice et donc compter au bas mot dans les 15 ou 16h pour y arriver... A l'hôtel Cotton Bay, sur la Pointe Coton, une petite averse va nous rafraîchir pour le départ. Tous les coureurs sont avachis sur les transats qui entourent la piscine de l'hôtel. Le départ est donné à 6h45. Le petit déjeûner a déjà été servi. C'est le branle bas de combat. Les organisateurs sont un peu fébriles. Eric Lacroix et Orell, responsable de l'association du tourisme réunie, donnent les dernières recommandatations. Les premiers kilomètres se font sur la plage. Mais pas vraiment dans le sable. Juste cent mètres. Ensuite on borde les criques, toutes plus merveilleuses les unes que les autres, mais en passant par des petits sentiers qui montent et descendent tout autour. La difficulté est déjà là ! On nous avait bien prévenu. Il y aura cette année 37 km au programme avec 1700m de D+. Des incessantes relances vont se succéder durant toute la course. Epuisantes au final... Mais d'emblée, je me rends compte que le souffle est court. J'ai beau me sentir bien au niveau musculaire, le souffle est court. Il ne fait pas vraiment très chaud, heureusement d'ailleurs, mais l'humidité est là. Et comme je n'ai pas eu le temps de m'adapter au climat local, je comprends tout de suite que cela va être dur aujourd'hui. Je croise un peu plus loin, ni plus ni moins que JUlien Chorien, mon pote qui vient de gagner le GRand Raid de la Réunion. Il est invité d'honneur sur l'épreuve. Mais bon, dans l'avion qui nous a emmené ici, il m'a bien précisé qu'il était hors forme, qu'il avait coupé après sa victoire, deuxième du nom, à la Réunion et qu'il avait décompressé après... Bref pas de miracle pour lui non plus, il subit un vrai coup de chaud après avoir gardé la foulée des premiers durant cinq ou six kilomètres. Devant ça carracole à un bon rythme. Le Trail de Rodrigues qui fait aussi partie d'un challenge de l'Océan INdien, avec une manche à la Réunion et une autre à Maurice, a réussi à attirer du coup pas mal de pointures des îles alentour. IL y a par exemple le vainqueur du dernier trail de Bourbon (le semi raid de la réunion), Guillaume Bernardin, mais aussi le champion mauricien Vishal Ittoo et le tenant du titre, le local, Martial Germane... Après un premier ravitaillement fait de coca, sucre et sel, on attaque les choses sérieuses. La montée de Bois Noir qui va nous emmener chez Jeanette, célèbre table d'hôte de l'île. La montée est sans doute la plus dure du trail. Elle se fait dans une végétation luxuriante, proche de la mini-jungle, bordant une canalisation, elle débouche sur un petit plateau herbeux où le deuxième ravito nous ceuille hors d'haleine. Jeanette, le coeur sur la main, a fait les choses en grand. Elle a installé devant sa case plusieurs tables avec quelques filles qui vont s'occuper aux mieux des 150 coureurs. J'apprendrais plus tard qu'à l'arrière de la maison, d'autres mets succulents, genre gâteaux patates ou gâteaux maïs et jus de papaye maison, attendaient les journalistes et autres suiveurs. La fête durera toute la journée. Le Trail de Rodrigues est tout de même la troisième manifestation populaire de l'île, après le Festival de musiques créoles et la fête de la pêche. C'est tout dire... D'ailleurs quand on passe dans les petites bourgades du circuit, même très rapidement et sans s'attarder, les villageois nous acceuillent chaleureusement. Ils nous encouragent simplement et avec nonchalance. Quelques enfants nous précèdent suivent d'ailleurs, comme pour nous monter le chemin. Semblant voler au-dessus des difficultés. Après chez Jeanette, au 16ème kilo donc, il faut remonter une petite route bitumée, pour se retrouver à couper à travers les champs et les plantations des hauts. Il fait bon, il fait frais même... et quelques gouttes de pluie nous surprennent aussi. Rien de grave. Mais je me rends compte maintenant que j'ai fait un mauvais choix de chaussure. Moi qui avait gardé à l'esprit un paysage sec et aride, je m'étais convaincu inconsciemment que des chaussures routes seraient largement suffisantes. Que neni ! Le sentier proposé est un vrai sentier de traileur, technique à souhaits par endroits, il n'a rien à envier aux réputés chemins et traces de La Réunion. Tant pis pour moi, ce n'est donc pas mon jour. Je vais glisser souvent sur des rochers bien humides. Je vais ralentir et profiter du coup de quelques points de vue à couper le souffle. C'est d'ailleurs surtout cela qui fera le charme de cette épreuve. L'île n'est pas très haute avec comme point culminant, le Mont Limon à 389 m, mais dès qu'on prend un peu de hauteur, on n'a qu'à tourner la tête à droite et à gauche pour découvrir la beauté saisissante des lieux. C'est ce que l'on appelle couramment la vue panoramique sur le lagon... Je continue donc mon périple en essayant donc de me faire plaisir, d'emmagasiner des images pour mes vieux jours. Un peu plus loin, je me fais attaquer par une abeille. Elle me pique vivement et s'enfuit contente d'elle. Je n'ai pas le temps de la voir vraiment. Et si c'était autre chose? Tout le monde m'a pourtant répété qu'il n'y avait aucun danger sur cette île. Cela rassure. Au prochain point pourtant, je me fais confirmer la chose. "Ne vous inquiétez-pas me dit un bénévole. Si vous n'êtes pas allergique aux piqûres d'abeilles, il n'y a aucun risque..." A Rodrigues, il n'y a pas d'animaux, ni de plantes dangereuses. Que du bonheur donc ! Même les grosses araignées qui pendent au-dessus des fils électriques un petit peu partout ne sont pas vénimeuses... Devant j'apprendrai plus tard que la bagarre fait rage entre les Réunionnais et les Mauriciens. Vishal a pris la tête quasiment d'emblée. Il ne sera pas battu. Seul Fabrice Armand parviendra à garder sa foulée mais pour finalement terminer main dans la main. Guillaume Bernardin est pas loin, mais il a préféré gérer son podium ne sachant vraiment jamais quel écart le séparait de la tête... JUlien,quant à lui, se refera une santé sur la fin pour revenir dans le Top 10 ! Le parcours est vraiment étonnant, on monte en haut de l'île, on redescend vers les plages, on tourne et tournicote. Le balisage est parfait, impossible de se perdre... Il y a des marques oranges toutes les trente mètres au moins. Ce sont des connaisseurs qui ont fait le boulot, cela se voit... Un trail de passionnés ! Le parcours est très varié avec très peu de bitume pour finir, seules quelques traversées de routes pour gagner l'autre versant et faire connaissance un peu de la population souvent massée là. L'arrivée approche, on la voit au loin. On est partis de l'extrême Est pour finir tout à l'Ouest. Tout près de l'aéroport. C'est aussi la région la plus aride de l'île, là où l'eau manque cruellement. Apès avoir descendu la rivière cocos pour remonter à Papaye, on dépasse le dernier ravitaillement et après déjà quatre heures de course, la température est montée d'un cran. Là il doit bien faire 30°C tout de même. Bientôt on débarque dans la grande réserve de François Leugat. C'est là que se trouve une des plus grandes attractions de l'île : l'élevage de tortues géantes. On court donc tout simplement à côté de monstres venues d'un autre monde. La sensation est garantie. C'est la fable du Lièvre et de la Tortue, version rodrgiguaise. Même si cette fois, Le Lièvre ne va pas focément très vite non plus... On voit à côté la tente d'arrivée. Le speaker égrène d'ailleurs les arrivanst un à un. On y est. Ouf ! Et bien neni, les organisateurs nous avaient d'ailleurs prévenus : il reste un petit tour à faire pour passer par l'entrée principale de la réserve et ainsi profiter des encouragements de tous. La portion est la plus dure au mental. Il manque encore 1,5 km au compteur. Un petit tour dans la savane aride sans ombre ni fraîcheur quelconque. C'est un chemin qui fait le tour de la propriété... Enfin au bout de la ligne droite, après avoir traversé le parking, c'est la délivrance. Le cari-poisson nous attend déjà, on hume l'odeur de loin ! Mais d'abord quelque chose à boire... Même si les ravitaillements étaient bien placés etlargement suffisants, ce trail a désseché les organismes et laissera des traces... La remise des prix hautes en couleurs et avec les autorités locales se tiendra sur place même quelques heures plus tard. Le temps d'aller faire la visite de la réserve avec chauve-souris et tortue à gogo... vivement les quelques jours de repos à venir autour de la piscine de l'hôtel Pointe Venus, aux portes de Port-Mathurin, capitale de l'île... Mais c'est une autre histoire. Et je ne vous en dis pas plus... car le Trail de Rodrigues vous tend déjà les bras... à vous de venir le découvrir. L'an prochain il aura lieu le 4 novembre. Il garde en lui quelques petits secrets que je ne vous ai pas révélé, alors laissez-vous tenter ! Trail de Rodrigues : l'entrée du paradis...Il y a des courses comme cela qui vous marquent à jamais. Le Trail de Rodrigues en fait forcément partie. Ce petit pays est envoûtant, captivant, relaxant... très nature aussi. Et ce sont autant de qualités qui attirent avant toute chose les traileurs de tous bords... Laissez-vous tenter par cette nouvelle aventure. Sans doute la dernière au vrai goût d'authentique...Mon histoire démarre il y a quelques années de cela déjà. Six ans pour être précis. J'étais allé en vacances une semaine à Rodrigues. Sans doute parce que j'avais habité plusieurs années du côté de la Réunion et comme c'est juste à côté, je m'étais toujours promis d'y faire un petit saut. Au moins une fois. Et bien m'en a pris puisque je fus à l'époque subjugué par ce petit joyau de l'océan indien. Imaginez tout de même une île de 18km de long sur 6km de large, peuplée de 38000 âmes seulement. Cela peut laisser perplexe. On se demande d'emblée comment on ne va pas s'y ennuyer... Qu'est-ce que l'on va pouvoir faire après avoir fait une ou deux fois le tour de l'île? Et bien de l'avion déjà, les doutes s'envolent avec la première image qui nous saute aux yeux. L'île est faite de monts et vallées toutes plus encaissées les unes que les autres. Un enchevêtrement d'anses et de ravines, une mutitudes de petites plages et de monts aux noms évocateurs... patates, citron, cabris, cocos... Sans aucun doute possible, il faudra pas mal de temps pour tout découvrir. Mais ce qui m'aura le plus marqué durant cette première semaine d'approche, c'est la gentillesse et la simplicité des habitants. Dès que vous sortez de l'avion, les sourires et politesses sont les rois. Il faut laisser son stress et ses tracas à bord, à Rodrigues on peut dire que le temps coule plus lentement qu'ailleurs. Pas de violence, pas de délinquance, pas de délits, que des hommes respectueux et qui prennent le temps de vivre. Sans doute un des endroits les plus calmes et reposants qui soient au monde... Bref quand l'an passé, j'ai entendu parler qu'un trail avait eu lieu, j'ai tout de suite prêté l'oreille. J'ai eu un peu de mal à m'imaginer un parcours de 35 km sur ce petit bout de paradis, j'ai eu encore plus de mal à envisager des Rodriguais se dépêchant pour rejoindre une ligne d'arrivée. Et pourtant la réalité devait bien vite me rattraper. La première édition du Trail de Rodrigues avait réuni près de deux cents coureurs, entre un 5, un 10 et un 35km, la deuxième édition allait être un énorme succès avec plus de 500 participants. Les coureurs seront venus de partout dans le monde, Réunion et Maurice en tête, bien sûr, mais aussi France, Inde, Allemagne... Tout le travail entrepris par l'Office du Tourisme de l'île depuis quelques années commence vraiment à payer. A Rodrigues, aussi bizarre que cela puisse paraître, on a la fibre athlétisme et un comité a même été crée. C'est le sport phare au même titre que le football. Et les locaux, en quelques années de pratique seulement, ont fait mieux que de s'adapter au trail. Ils sont devenus bons et jouent la gagne... On le verra plus tard. Aussi me voilà avec mon short, mon tee-shirt et mon porte bidon au départ de cette deuxième édition. Malheureusement pour moi je ne pourrai arriver sur place que la veille de la course. Le voyage est assez long, ne s'y trompons pas ! Rodrigues ne se donne pas aussi facilement aux étrangers. Il faut soit passer par la Réunion, soit par l'ïle Maurice et donc compter au bas mot dans les 15 ou 16h pour y arriver... A l'hôtel Cotton Bay, sur la Pointe Coton, une petite averse va nous rafraîchir pour le départ. Tous les coureurs sont avachis sur les transats qui entourent la piscine de l'hôtel. Le départ est donné à 6h45. Le petit déjeûner a déjà été servi. C'est le branle bas de combat. Les organisateurs sont un peu fébriles. Eric Lacroix et Orell, responsable de l'association du tourisme réunie, donnent les dernières recommandatations. Les premiers kilomètres se font sur la plage. Mais pas vraiment dans le sable. Juste cent mètres. Ensuite on borde les criques, toutes plus merveilleuses les unes que les autres, mais en passant par des petits sentiers qui montent et descendent tout autour. La difficulté est déjà là ! On nous avait bien prévenu. Il y aura cette année 37 km au programme avec 1700m de D+. Des incessantes relances vont se succéder durant toute la course. Epuisantes au final... Mais d'emblée, je me rends compte que le souffle est court. J'ai beau me sentir bien au niveau musculaire, le souffle est court. Il ne fait pas vraiment très chaud, heureusement d'ailleurs, mais l'humidité est là. Et comme je n'ai pas eu le temps de m'adapter au climat local, je comprends tout de suite que cela va être dur aujourd'hui. Je croise un peu plus loin, ni plus ni moins que JUlien Chorien, mon pote qui vient de gagner le GRand Raid de la Réunion. Il est invité d'honneur sur l'épreuve. Mais bon, dans l'avion qui nous a emmené ici, il m'a bien précisé qu'il était hors forme, qu'il avait coupé après sa victoire, deuxième du nom, à la Réunion et qu'il avait décompressé après... Bref pas de miracle pour lui non plus, il subit un vrai coup de chaud après avoir gardé la foulée des premiers durant cinq ou six kilomètres. Devant ça carracole à un bon rythme. Le Trail de Rodrigues qui fait aussi partie d'un challenge de l'Océan INdien, avec une manche à la Réunion et une autre à Maurice, a réussi à attirer du coup pas mal de pointures des îles alentour. IL y a par exemple le vainqueur du dernier trail de Bourbon (le semi raid de la réunion), Guillaume Bernardin, mais aussi le champion mauricien Vishal Ittoo et le tenant du titre, le local, Martial Germane... Après un premier ravitaillement fait de coca, sucre et sel, on attaque les choses sérieuses. La montée de Bois Noir qui va nous emmener chez Jeanette, célèbre table d'hôte de l'île. La montée est sans doute la plus dure du trail. Elle se fait dans une végétation luxuriante, proche de la mini-jungle, bordant une canalisation, elle débouche sur un petit plateau herbeux où le deuxième ravito nous ceuille hors d'haleine. Jeanette, le coeur sur la main, a fait les choses en grand. Elle a installé devant sa case plusieurs tables avec quelques filles qui vont s'occuper aux mieux des 150 coureurs. J'apprendrais plus tard qu'à l'arrière de la maison, d'autres mets succulents, genre gâteaux patates ou gâteaux maïs et jus de papaye maison, attendaient les journalistes et autres suiveurs. La fête durera toute la journée. Le Trail de Rodrigues est tout de même la troisième manifestation populaire de l'île, après le Festival de musiques créoles et la fête de la pêche. C'est tout dire... D'ailleurs quand on passe dans les petites bourgades du circuit, même très rapidement et sans s'attarder, les villageois nous acceuillent chaleureusement. Ils nous encouragent simplement et avec nonchalance. Quelques enfants nous précèdent suivent d'ailleurs, comme pour nous monter le chemin. Semblant voler au-dessus des difficultés. Après chez Jeanette, au 16ème kilo donc, il faut remonter une petite route bitumée, pour se retrouver à couper à travers les champs et les plantations des hauts. Il fait bon, il fait frais même... et quelques gouttes de pluie nous surprennent aussi. Rien de grave. Mais je me rends compte maintenant que j'ai fait un mauvais choix de chaussure. Moi qui avait gardé à l'esprit un paysage sec et aride, je m'étais convaincu inconsciemment que des chaussures routes seraient largement suffisantes. Que neni ! Le sentier proposé est un vrai sentier de traileur, technique à souhaits par endroits, il n'a rien à envier aux réputés chemins et traces de La Réunion. Tant pis pour moi, ce n'est donc pas mon jour. Je vais glisser souvent sur des rochers bien humides. Je vais ralentir et profiter du coup de quelques points de vue à couper le souffle. C'est d'ailleurs surtout cela qui fera le charme de cette épreuve. L'île n'est pas très haute avec comme point culminant, le Mont Limon à 389 m, mais dès qu'on prend un peu de hauteur, on n'a qu'à tourner la tête à droite et à gauche pour découvrir la beauté saisissante des lieux. C'est ce que l'on appelle couramment la vue panoramique sur le lagon... Je continue donc mon périple en essayant donc de me faire plaisir, d'emmagasiner des images pour mes vieux jours. Un peu plus loin, je me fais attaquer par une abeille. Elle me pique vivement et s'enfuit contente d'elle. Je n'ai pas le temps de la voir vraiment. Et si c'était autre chose? Tout le monde m'a pourtant répété qu'il n'y avait aucun danger sur cette île. Cela rassure. Au prochain point pourtant, je me fais confirmer la chose. "Ne vous inquiétez-pas me dit un bénévole. Si vous n'êtes pas allergique aux piqûres d'abeilles, il n'y a aucun risque..." A Rodrigues, il n'y a pas d'animaux, ni de plantes dangereuses. Que du bonheur donc ! Même les grosses araignées qui pendent au-dessus des fils électriques un petit peu partout ne sont pas vénimeuses... Devant j'apprendrai plus tard que la bagarre fait rage entre les Réunionnais et les Mauriciens. Vishal a pris la tête quasiment d'emblée. Il ne sera pas battu. Seul Fabrice Armand parviendra à garder sa foulée mais pour finalement terminer main dans la main. Guillaume Bernardin est pas loin, mais il a préféré gérer son podium ne sachant vraiment jamais quel écart le séparait de la tête... JUlien,quant à lui, se refera une santé sur la fin pour revenir dans le Top 10 ! Le parcours est vraiment étonnant, on monte en haut de l'île, on redescend vers les plages, on tourne et tournicote. Le balisage est parfait, impossible de se perdre... Il y a des marques oranges toutes les trente mètres au moins. Ce sont des connaisseurs qui ont fait le boulot, cela se voit... Un trail de passionnés ! Le parcours est très varié avec très peu de bitume pour finir, seules quelques traversées de routes pour gagner l'autre versant et faire connaissance un peu de la population souvent massée là. L'arrivée approche, on la voit au loin. On est partis de l'extrême Est pour finir tout à l'Ouest. Tout près de l'aéroport. C'est aussi la région la plus aride de l'île, là où l'eau manque cruellement. Apès avoir descendu la rivière cocos pour remonter à Papaye, on dépasse le dernier ravitaillement et après déjà quatre heures de course, la température est montée d'un cran. Là il doit bien faire 30°C tout de même. Bientôt on débarque dans la grande réserve de François Leugat. C'est là que se trouve une des plus grandes attractions de l'île : l'élevage de tortues géantes. On court donc tout simplement à côté de monstres venues d'un autre monde. La sensation est garantie. C'est la fable du Lièvre et de la Tortue, version rodrgiguaise. Même si cette fois, Le Lièvre ne va pas focément très vite non plus... On voit à côté la tente d'arrivée. Le speaker égrène d'ailleurs les arrivanst un à un. On y est. Ouf ! Et bien neni, les organisateurs nous avaient d'ailleurs prévenus : il reste un petit tour à faire pour passer par l'entrée principale de la réserve et ainsi profiter des encouragements de tous. La portion est la plus dure au mental. Il manque encore 1,5 km au compteur. Un petit tour dans la savane aride sans ombre ni fraîcheur quelconque. C'est un chemin qui fait le tour de la propriété... Enfin au bout de la ligne droite, après avoir traversé le parking, c'est la délivrance. Le cari-poisson nous attend déjà, on hume l'odeur de loin ! Mais d'abord quelque chose à boire... Même si les ravitaillements étaient bien placés etlargement suffisants, ce trail a désseché les organismes et laissera des traces... La remise des prix hautes en couleurs et avec les autorités locales se tiendra sur place même quelques heures plus tard. Le temps d'aller faire la visite de la réserve avec chauve-souris et tortue à gogo... vivement les quelques jours de repos à venir autour de la piscine de l'hôtel Pointe Venus, aux portes de Port-Mathurin, capitale de l'île... Mais c'est une autre histoire. Et je ne vous en dis pas plus... car le Trail de Rodrigues vous tend déjà les bras... à vous de venir le découvrir. L'an prochain il aura lieu le 4 novembre. Il garde en lui quelques petits secrets que je ne vous ai pas révélé, alors laissez-vous tenter ! Grand raid de la Réunion : faut-il vraiment être fou ? Mais que recherchons-nous en nous inscrivant à une épreuve comme le Grand Raid ? La souffrance, la douleur, l’introspection… ou tout simplement cette immense joie d’y être arrivé ? Allez savoir vous… Car ils ne sont pas si nombreux finalement à « avoir survécu » cette année encore. Moins de la moitié. Plus de 50% d’abandons. C’est énorme… C’est à tout cela que je pense en m’engouffrant dans une petite tente dressée à Foc Foc, du côté du Volcan sur l’Ile de la Réunion, au premier ravitaillement de l’épreuve. Vers le 20ème kilomètre. Il est 2h du mat. Il ne fait même pas Alors moi qui trottine encore du côté du Volcan, en pleine nuit, avec ma frontale pour seule compagne, je me suis trouvé quelques raisons. Si je suis là en ce moment, c’est avant tout pour vivre un moment d’exception, hors du temps. Le départ en fait partie. Il marque les esprits pour une vie entière. Agglutinés des heures entières sur une zone de départ d’où l’on ne peut plus sortir, comme emprisonnés de nos émotions, on sent la pression qui monte de minute en minute. Comme palpable. On essaye de fermer les yeux pour prendre encore quelques instants de sommeil à la volée. Mais cela n’est pas évident, la musique est trop forte. On dit bonjour à quelques connaissances. On n’ose pas trop discuter non plus histoire de ne pas disperser ses forces inutilement. Et à moins d’une heure du coup d’envoi, tout le monde se met debout. Comme un seul homme. Les cordes qui nous bloquaient jusque-là ont été retirées. On s’agglutine vers le sas de départ. L’entrée du stade. Mais il reste encore une bonne heure. Pourquoi si tôt ? Les minutes s’égrainent sur une horloge géante. Les regards se croisent, les sourires sont timides, mais bien réelles. On devient tous plus humains. Il n’y a pas plus de frontières, de culture, de religions, ni de différences sociales. Le groupe musical local qui nous a enthousiasmé jusque-là stoppe soudainement. Plus que deux minutes. Le titre phare de la chanteuse Adèle que l’on entend sur les ondes un peu partout actuellement nous transperce le corps. J’ai des frissons. La chair de poule. Je pense aux miens. A ma compagne qui est déjà repartie et que je ne reverrais que demain soir. A ma fille de cinq ans qui est restée en métropole. Tout cela vous submerge d’un coup. D’un seul. Et à moins d’une minute de la libération, vous vous prenez à essuyer une larme. Cet instant est magique, éternel… inoubliable ! Comme une bouffée d’émotion à l’état pur. On est si petit face à la souffrance à venir. Merci Grand Raid pour ce moment qui n’appartient qu’à moi et qui, je suis sûr, ressemble à tant d’autres autour de moi. On frappe dans la main de son voisin. « Allez bon courage ! » Et c’est parti. Tout de suite à fond pour les premiers. Nous on piétine, on essaye de ne pas tomber. Ca crie de tous les côtés… La Diagonale des Fous vient de démarrer. Il est 22h précises. Qu’est-ce que je fais là ? Je suis donc dingue… La suite est encore à écrire…Il y a plein de petits moments comme celui-ci qui jonchent les sentiers que nous allons prendre durant 30h, 40h, 50h… Une parole échangée avec un coureur, un lever ou un coucher de soleil, un rire de bénévole, un encouragement d’un spectateur inconnu, quelques mètres aux-côtés d’un enfant qui court aussi, l’embrassade d’une grand-mère, un souvenir qui remonte à la surface, une musique qui trotte dans la tête. Et puis surtout l’arrivée et son flot d’émotions incontrôlées. Pour ceux qui terminent bien sûr ! C’est pour tout cela que l’on s’inscrit en fait. Et pour bien plus encore. Alors qu’importe qu’il soit plus grand, plus long, plus dur et j’en passe, puisque de toute façon le succès ne se dément pas et que cela fait plus de 20 ans que ça dure. Les gens qui rouspètent sont les premiers à vouloir s’inscrire l’année d’après. Côté compétition cette année, on aura assisté, du moins pour la tête de course, à deux courses dans l’une. Il y a eu tout d’abord les gars qui se sont battus pour la gagne. Ce fut donc un trio de tête composé de Julien Chorier, Pascal Blanc et Freddy Thévenin… Et puis derrière eux, un quatuor de poursuivants avec là Antoine Guillon, Michel Lanne, David Mussard et Lionel Trivel. Très vite ce schéma sera mis en place et tiendra bon jusqu’à quasiment l’arrivée. A ceci près bien sûr que dans le Taïbit, Julien en profitera pour se défaire de ses camarades et ne sera plus jamais inquiété. A ceci près aussi qu’après avoir joué tout du long au chat et à la souris (une fois devant, une fois derrière), Freddy Thévenin, la star locale, finira par craquer dans la toute dernière portion, les dix derniers kilomètres, pour même se faire reprendre du coup par ceux de l’autre groupe qui n’ont jamais été bien loin. Ainsi Pascal Blanc signe avec sa deuxième place son meilleur Grand raid et Didier Mussard, toujours à l’affût, réussit finalement à monter sur le podium. Antoine Guillon venant mourir au pied celui-ci. Chez les féminines, les choses sont plus claires encore. Emilie Lecomte, après sa saison quasi-parfaite, prend d’emblée les choses en main. Elle se détache un peu après le Volcan, mais finalement dans la montée du Piton des Neiges, Karine Herry qui connaît fort bien l’endroit, réussit à recoller et même à prendre la tête… Elle ne cessera dès lors de creuser l’écart, se classant même 22ème au scratch. Emilie, elle, abandonnera un peu plus loin…Hélène Haegel et Christine Bénard complète le podium… Cette année donc, et pour la première fois, la barre des 50% d’abandons a été franchie. Est-ce un signe ? « Non, non » vous répondront les organisateurs. Après tout tant qu’il y en a quelques-uns qui y arrivent… C’est ça la Diagonale des Fous. N’est pas fou qui veut en fait ! R.J. Grand raid de la Réunion : faut-il vraiment être fou ? Mais que recherchons-nous en nous inscrivant à une épreuve comme le Grand Raid ? La souffrance, la douleur, l’introspection… ou tout simplement cette immense joie d’y être arrivé ? Allez savoir vous… Car ils ne sont pas si nombreux finalement à « avoir survécu » cette année encore. Moins de la moitié. Plus de 50% d’abandons. C’est énorme… C’est à tout cela que je pense en m’engouffrant dans une petite tente dressée à Foc Foc, du côté du Volcan sur l’Ile de la Réunion, au premier ravitaillement de l’épreuve. Vers le 20ème kilomètre. Il est 2h du mat. Il ne fait même pas Alors moi qui trottine encore du côté du Volcan, en pleine nuit, avec ma frontale pour seule compagne, je me suis trouvé quelques raisons. Si je suis là en ce moment, c’est avant tout pour vivre un moment d’exception, hors du temps. Le départ en fait partie. Il marque les esprits pour une vie entière. Agglutinés des heures entières sur une zone de départ d’où l’on ne peut plus sortir, comme emprisonnés de nos émotions, on sent la pression qui monte de minute en minute. Comme palpable. On essaye de fermer les yeux pour prendre encore quelques instants de sommeil à la volée. Mais cela n’est pas évident, la musique est trop forte. On dit bonjour à quelques connaissances. On n’ose pas trop discuter non plus histoire de ne pas disperser ses forces inutilement. Et à moins d’une heure du coup d’envoi, tout le monde se met debout. Comme un seul homme. Les cordes qui nous bloquaient jusque-là ont été retirées. On s’agglutine vers le sas de départ. L’entrée du stade. Mais il reste encore une bonne heure. Pourquoi si tôt ? Les minutes s’égrainent sur une horloge géante. Les regards se croisent, les sourires sont timides, mais bien réelles. On devient tous plus humains. Il n’y a pas plus de frontières, de culture, de religions, ni de différences sociales. Le groupe musical local qui nous a enthousiasmé jusque-là stoppe soudainement. Plus que deux minutes. Le titre phare de la chanteuse Adèle que l’on entend sur les ondes un peu partout actuellement nous transperce le corps. J’ai des frissons. La chair de poule. Je pense aux miens. A ma compagne qui est déjà repartie et que je ne reverrais que demain soir. A ma fille de cinq ans qui est restée en métropole. Tout cela vous submerge d’un coup. D’un seul. Et à moins d’une minute de la libération, vous vous prenez à essuyer une larme. Cet instant est magique, éternel… inoubliable ! Comme une bouffée d’émotion à l’état pur. On est si petit face à la souffrance à venir. Merci Grand Raid pour ce moment qui n’appartient qu’à moi et qui, je suis sûr, ressemble à tant d’autres autour de moi. On frappe dans la main de son voisin. « Allez bon courage ! » Et c’est parti. Tout de suite à fond pour les premiers. Nous on piétine, on essaye de ne pas tomber. Ca crie de tous les côtés… La Diagonale des Fous vient de démarrer. Il est 22h précises. Qu’est-ce que je fais là ? Je suis donc dingue… La suite est encore à écrire…Il y a plein de petits moments comme celui-ci qui jonchent les sentiers que nous allons prendre durant 30h, 40h, 50h… Une parole échangée avec un coureur, un lever ou un coucher de soleil, un rire de bénévole, un encouragement d’un spectateur inconnu, quelques mètres aux-côtés d’un enfant qui court aussi, l’embrassade d’une grand-mère, un souvenir qui remonte à la surface, une musique qui trotte dans la tête. Et puis surtout l’arrivée et son flot d’émotions incontrôlées. Pour ceux qui terminent bien sûr ! C’est pour tout cela que l’on s’inscrit en fait. Et pour bien plus encore. Alors qu’importe qu’il soit plus grand, plus long, plus dur et j’en passe, puisque de toute façon le succès ne se dément pas et que cela fait plus de 20 ans que ça dure. Les gens qui rouspètent sont les premiers à vouloir s’inscrire l’année d’après. Côté compétition cette année, on aura assisté, du moins pour la tête de course, à deux courses dans l’une. Il y a eu tout d’abord les gars qui se sont battus pour la gagne. Ce fut donc un trio de tête composé de Julien Chorier, Pascal Blanc et Freddy Thévenin… Et puis derrière eux, un quatuor de poursuivants avec là Antoine Guillon, Michel Lanne, David Mussard et Lionel Trivel. Très vite ce schéma sera mis en place et tiendra bon jusqu’à quasiment l’arrivée. A ceci près bien sûr que dans le Taïbit, Julien en profitera pour se défaire de ses camarades et ne sera plus jamais inquiété. A ceci près aussi qu’après avoir joué tout du long au chat et à la souris (une fois devant, une fois derrière), Freddy Thévenin, la star locale, finira par craquer dans la toute dernière portion, les dix derniers kilomètres, pour même se faire reprendre du coup par ceux de l’autre groupe qui n’ont jamais été bien loin. Ainsi Pascal Blanc signe avec sa deuxième place son meilleur Grand raid et Didier Mussard, toujours à l’affût, réussit finalement à monter sur le podium. Antoine Guillon venant mourir au pied celui-ci. Chez les féminines, les choses sont plus claires encore. Emilie Lecomte, après sa saison quasi-parfaite, prend d’emblée les choses en main. Elle se détache un peu après le Volcan, mais finalement dans la montée du Piton des Neiges, Karine Herry qui connaît fort bien l’endroit, réussit à recoller et même à prendre la tête… Elle ne cessera dès lors de creuser l’écart, se classant même 22ème au scratch. Emilie, elle, abandonnera un peu plus loin…Hélène Haegel et Christine Bénard complète le podium… Cette année donc, et pour la première fois, la barre des 50% d’abandons a été franchie. Est-ce un signe ? « Non, non » vous répondront les organisateurs. Après tout tant qu’il y en a quelques-uns qui y arrivent… C’est ça la Diagonale des Fous. N’est pas fou qui veut en fait ! R.J. | ||